Points de vue sur l'actualité

II y en a qui sont plus égaux que d'autres

La CFTC revendique une juste répartition de la valeur ajoutée par les entreprises entre les salariés, les actionnaires et les investissements.

40% La rémunération des dirigeants d'entreprise a bondi en 2007 de 40 %. Selon une étude rendue publique la semaine dernière, la rémunération médiane des PDG des groupes réalisant plus de quarante milliards de chiffre d'affaires atteint 6,175 milliards d'euros. Et Madame Parisot de juger "archinormal que des dirigeants de très grandes entreprises soient très bien payés ". Même le PDG d'une certaine banque qui a défrayé la chronique en début d'année et affiche une perte tellement importante qu'on est incapable de la chiffrer ? La question mérite d'être posée à la présidente du Medef. En comparaison, le salaire médian (tel que la moitié des salariés gagne moins et l'autre moitié gagne plus) se situe aux alentours de 1 500 euros (3 000 pour les médecins, 1 080 pour les caissières de supermarché, 900 pour les assistantes maternelles). Comme disait Coluche, " il y en a qui sont plus égaux que d'autres ! ". Toujours la même semaine, on apprend que Total, Arcelor-Mittal, Renault, L'Oréal, Unilever affichent des bénéfices respectivement de 13, 7, 3, 2, et 4 milliards d'euros pour la plus grande joie des actionnaires dont les dividendes vont une fois encore augmenter, alors que, dans le même temps, les salaires stagnent, et que certains sites ferment faute d'investissements. Pourtant, selon les salariés de Gandrange, il suffirait qu'Arcelor-Mittal investissent 30 millions d'euros pour éviter la fermeture de cette usine de Moselle. Ces deux événements donnent raison à la CFTC lorsqu'elle réclame la conclusion d'accords salariaux pour que les entreprises puissent bénéficier d'allègements de cotisations sociales, et lorsqu'elle revendique une juste répartition de la valeur ajoutée par les entreprises entre les salariés, les actionnaires et les investissements.