Points de vue sur l'actualité

Airbus : à moitié plein ou à moitié vide ?

Fin 2007, les sites Airbus de Méaulte et Saint-Nazaire-ville faisaient l'objet d'un projet de partenariat avec Latécoère dans le cadre du plan " Power 8 ", le repreneur promettant des garanties sur l'avenir des sites et la pérennité de l'emploi. Fin janvier, une rumeur courait selon laquelle Latécoère allait ouvrir une usine au Maghreb. Le 4 février dernier, Airbus et Latécoère, réunis en une "joint-venture " comme l'avait réclamé la CFTC, engagée dans une réflexion sur la sauvegarde de l'emploi industriel, répondaient en déclinant leur stratégie. Le repreneur des sites Airbus accroîtra son activité au Maghreb, et renforcera son activité en France, notamment à Méaulte. La CFTC s'est félicitée d'un acquis auquel elle était très attachée : le site picard restera l'unique fournisseur de " pointes-avant " d'Airbus. " Nous avons obtenu que d'importants investissements se fassent pour la polymérisation de pièces composites, activité très spécialisée et à forte valeur ajoutée. En revanche, le projet industriel pour Saint-Nazaire-ville reste flou. " Ces avancées ne doivent pas cacher une autre réalité. " Du fait du poids de l'euro, seule une partie de l'activité, la plus spécialisée, pourra être absorbée en France", analyse Marina Lensky, représentante CFTC au comité de groupe européen d'Airbus. Les emplois à Méaulte ne sont menacés, " ni dans l'immédiat ni la décennie, affirme-t-elle, mais jamais nous ne devrons relâcher notre vigilance. Si le dollar reste effondré, l'emploi industriel en France ne pourra indéfiniment être porté à bout de bras par les organisations syndicales. "