Points de vue sur l'actualité

Représentativité : premiers tours de chauffe

Lors des trois premières séances de négociation sur la représentativité, les partenaires sociaux ont simplement échangé leurs points de vue. Ils entreront dans le vif de la négociation à la fin du mois. À l'ordre du jour des discussions, le 7 février : la méthodologie des élections professionnelles, ainsi que leur utilisation comme indicateur de la mesure de l'audience des organisations syndicales. Les débats se sont focalisés autour de deux questionnements : les candidats non syndiqués, dit "candidats libres", sont-ils légitimes pour négocier des accords d'entreprise ? Les syndicats " légalement constitués ", le sont-ils, pour présenter des candidats au premier tour des élections professionnelles ? Pour la CFTC, seule une organisation syndicale structurée et organisée peut préserver les intérêts des salariés dans l'entreprise, la branche professionnelle et dans le bassin d'emploi. Sa connaissance experte de l'environnement dans lequel évolue l'entreprise, via son réseau de délégués et permanents, est, ainsi, primordiale lors de la négociation d'un accord d'entreprise. En effet, l'accord d'entreprise bien qu'il ne s'applique qu'aux salariés concernés a inévitablement des répercussions sur les salariés de ses propres clients, ses fournisseurs, ses sous-traitants, son bassin d'emploi, sa branche professionnelle... De plus, si un salarié élu peut être un excellent professionnel ou négociateur, seule une organisation syndicale structurée et organisée a la capacité d'offrir le soutien et l'appui nécessaires (formation, conseil, accompagnement...) à ses représentants afin qu'ils puissent allier ces deux talents. Les candidats non syndiqués, isolés, ne peuvent, eux, bénéficier d'un tel soutien et laissent les salariés livrés à eux-mêmes. Quant à l'ouverture du premier tour du scrutin aux candidats des syndicats " légalement constitués ", en plus de ceux des organisations représentatives, pour la CFTC c'est la voie à l'émiettement syndical, si des critères pertinents permettant de vérifier l'indépendance et la réalité de l'activité syndicale des adhérents ne sont pas ajoutés. La CFTC est attachée au pluralisme, source de richesse du dialogue social, mais il est important que les organisations syndicales soient à même d'accomplir les missions qui leur incombent. En cela, la dimension confédérée est indispensable, car elle permet la mise en réseau des salariés adhérents. Les syndicats nés d'opportunités d'élections d'entreprise seraient dans l'incapacité d'accomplir cette mission."