Points de vue sur l'actualité

Si la santé n'a pas de prix, elle peut avoir un coût

Peut-être faudra-t-il aussi se poser la question de la généralisation à l'ensemble du pays du régime d'Alsace-Moselle.

Le 6 février dernier le président de la République a réuni les partenaires sociaux pour leur présenter le calendrier à mettre en œuvre afin de j réformer le système de protection sociale. Deux projets de loi, l'un sur les retraites et l'autre sur la santé, devraient ainsi être présentés avant l'été. On peut regretter qu'une réforme d'une telle importance pour les assurés sociaux s'effectuera sans véritable négociation. Concernant l'Assurance maladie, par exemple, un dossier que le gouvernement ne cesse de montrer du doigt, il appartiendra à la CFTC de dire combien les Français tiennent à leur système de santé qui est très certainement le meilleur du monde. Il est aussi le plus solidaire. Nous devrons également convaincre le gouvernement que les dépenses de santé ne pourront qu'augmenter, sous l'effet conjugué de l'allongement de la durée de la vie, des progrès techniques et de l'amélioration des soins apportés aux malades. La grande question que nous devons tous nous poser, aujourd'hui, est donc de savoir si l'on peut ou doit augmenter parallèlement les ressources de l'Assurance maladie, c'est-à-dire les cotisations. Cette mesure peut paraître impopulaire, mais, alors que nous refusons de voir augmenter nos cotisations, nous acceptons sans broncher les hausses de tarif des mutuelles. Peut-être faudra-t-il aussi se poser la question de la généralisation à l'ensemble du pays du régime d'Alsace-Moselle qui voit ses cotisations régulièrement augmentées ou diminuées dans la plus parfaite transparence selon l'équilibre financier.

Il est clair que la survie de notre système de santé passe par un meilleur financement et la mise en œuvre d'économies. Ces deux points ne doivent pas concerner les seuls usagers et il faudra probablement passer par un élargissement de l'assiette de cotisations et amener les professionnels de santé à accepter une nouvelle vague d'économies. C'est le point de passage obligé d'un bon système de santé.