Points de vue sur l'actualité

Présidence française de l'Union Européenne : l'Europe sociale vue par la CFTC

Priorité à l'emploi, dynamisme industriel, défense des services publics, promotion du dialogue social : pour la CFTC, la politique sociale de l'Union européenne (UE) n'est pas un sous-produit de la politique économique et monétaire. À moins de six mois de la présidence française de l'UE, le 1er juillet, la CFTC a des choses à dire. Elle convie, autour de Jacques Voisin, de Joseph Thouvenel et de Pierre-Jean Coulon, le 12 février, les conseillers sociaux d'ambassades des Vingt-sept pays de l'UE. La Commission européenne ne peut continuer à fonder son action sous l'angle exclusif de la concurrence, mais doit intégrer la dimension sociale. La question des restructurations d'entreprise, par exemple, ne doit pas être envisagée uniquement sous l'angle de la compétitivité économique, mais en tenant compte des incidences sociales. Dans cette perspective, si les restructurations sont nécessaires à la survie des entreprises, tout doit être mis en œuvre pour sécuriser le parcours de vie des salariés, comme le préconise le Statut du travailleur. La CFTC milite, également, pour la mise en place d'une politique économique et industrielle claire qui se démarque du libre-échangisme et de la technocratie. Elle prône une politique industrielle dynamique et une priorité absolue à l'emploi. La crise financière que traverse le monde illustre l'urgence qu'il y a d'abandonner la politique d'austérité et de faire de la lutte contre le chômage un atout pour faire partager aux citoyens de l'Union le projet de construction européenne. La lutte en faveur de l'emploi doit se traduire par une politique plus volontariste. Elle doit, aussi, explorer les nouveaux gisements d'emplois dans des secteurs en expansion, comme l'environnement, les services aux personnes, les métiers à forte valeur ajoutée... et, conformément à la stratégie de Lisbonne, privilégier les emplois de qualité. La CFTC propose, d'ailleurs, de construire une mesure européenne de la qualité de l'emploi. Enfin, l'UE doit conforter, l'idée de services publics répondant à la satisfaction de l'intérêt général et à la nécessité de l'aménagement du territoire. Elle ne peut pas, non plus, faire l'impasse sur la définition de règle et d'outils qui favorisent le dialogue social.

En propositions : La CFTC propose de construire une mesure européenne de la qualité de l'emploi, avec comme indicateurs : la stabilité de l'emploi, une juste rémunération, la capacité de progression de carrière des salariés à l'intérieur de l'entreprise, un travail qui ne porte pas atteinte à l'intégrité physique, psychologique et morale, la promotion du temps de travail choisi, un respect des normes fondamentales de l'OIT.