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Baxi : chantage dans les tuyaux

Cela fait plusieurs années que les salariés de Baxi craignent pour leur emploi. Le manufacturier chauffagiste a proposé un choix cornélien à ses salariés : soit 110 postes supprimés sur 653 si les syndicats acceptent les conditions du repreneur de la Fonderie, soit 234 licenciements. Quoi qu'il arrive, le site le plus touché sera celui de Villeneuve Saint-Germain dans l'Aisne. " Sifall, le potentiel repreneur est d'accord pour relancer la fonderie, à condition de remettre en cause les 35 heures et de supprimer tous les avantages sociaux", explique Thierry Depret, délégué syndical CFTC. Un retour en arrière considérable qui fait froid dans le dos à tous les salariés. " Nous allons devoir travailler plus, pour gagner moins ! Ce n'est pas cela que Sarkozy avait proposé ", ajoute-t-il. La CFTC, qui a demandé un référendum, s'est déclarée tout à fait prête à négocier la reprise et la restructuration qui s'impose. Les pertes financières se sont accumulées depuis les trois dernières années et le risque de voir un dépôt de bilan est fort. Il est donc difficile de négocier. "Ce que nous n'acceptons pas à la CFTC, c'est le chantage fait par Sifall qui nous impose sans condition ses règles et qui ne veut pas en déroger, alors qu'on va lui donner la fonderie et un chèque de 9,5 millions d'euros." Par ailleurs, le repreneur potentiel n'a fournit aucune preuve de la pérennité du site. " II nous faut des projets d'avenir et des responsables qui sachent relever les défis d'un marché en déclin... ", conclut Thierry Depret. Un comité central d'entreprise extraordinaire se tiendra le 31 janvier. La CFTC, syndicat majoritaire, y défendra les salariés avec pugnacité.