Points de vue sur l'actualité

Nokia : deconnecting people

" Capitalisme de caravane ", " pompe à subventions " : les qualificatifs n'ont pas manqué pour commenter l'annonce surprise du numéro un mondial des téléphones portables de délocaliser son unité de production de Bochum, en Allemagne, vers la Roumanie. La fermeture du site de Nokia situé en Rhénanie du Nord-Westphalie, un bassin industriel déjà en proie à d'autres restructurations, est prévue d'ici au milieu de l'année. Quelque 2 300 emplois directs sont sur la touche. Près de 15 000 personnes, des salariés du site, rejoints par des collègues d'usines voisines manifestaient le 22 janvier à Bochum. Le monde syndical allemand, puis la classe politique, ont appelé à " boycotter Nokia ! ". La raison de leur colère ? D'importantes subventions publiques ont été accordées par l'état fédéral et régional lors de son implantation notamment. Et alors que le constructeur affiche des bénéfices, il fait le choix de transférer ses activités vers un pays où les coûts salariaux sont moindres. Et ce, sans la moindre information ou consultation, sans complexe. Pour la Confédération européenne des syndicats (CES) - à laquelle la CFTC est affiliée -, cette annonce démontre qu'il est urgent de réviser la directive sur les comités d'entreprise européens (CEE) afin de " garantir que les entreprises ne peuvent fouler aux pieds les droits des travailleurs européens et nationaux sans encourir de sanctions et qu'aucun transfert ne peut être effectué sans information préalable détaillée et sans consultation sérieuse avec les représentants des travailleurs. " Au delà de la vive émotion Outre-Rhin, la répartition des Fonds européens est sous le feu des critiques. Montrée du doigt, la réaction de la Commission européenne ne s'est pas faite attendre. José Manuel Barroso a affirmé être en mesure d'aider les ouvriers licenciés. Il a jugé utile de préciser " que les fonds sociaux et de mondialisation de l'Europe sont à disposition afin que les États membres n'aient pas à amortir seuls ces changements ". À suivre.