Points de vue sur l'actualité

Négociation pénibilité : marche arrière toute pour le Medef

La séance du 23 janvier 2008 n'a pas rassuré les négociateurs CFTC. Au-delà du calendrier, rien n'a bougé sur le fond depuis la séance de reprise du 11 décembre. La négociation pénibilité traîne en longueur depuis près de deux ans. Pire. Le nouvel interlocuteur des organisations syndicales au Medef, François-Xavier Clédat, est revenu sur certaines avancées actées par son prédécesseur, Denis Gautier-Sauvagnac. Le Medef étouffe la discussion en refusant d'entrer dans le vif du sujet sur la base des propositions des organisations syndicales. La notion de " pénibilité " lui apparaît trop complexe à aborder, sous prétexte d'absence de réussite au niveau européen. Le Medef va même jusqu'à dire qu'il ne voit plus le lien entre pénibilité et retraite, alors que cette négociation est directement issue de la loi Fillon de 2003... sur les retraites. Il écarte donc la question de la cessation anticipée d'activité ; le critère de l'espérance de vie n'est plus le seul critère valable. De leur côté, les organisations syndicales ont souhaité avancer sur le champ et les critères à remplir par un salarié pour entrer dans le dispositif qui reste à construire. La CFTC souhaite aboutir à ce qu'il permette une prise en charge des salariés qui ont été exposés à des travaux pénibles. La gestion des salariés usés par leurs conditions de travail ne doit pas " basculer ", comme le propose le Medef, dans un système d'invalidité. Il reste trois séances : les 6 février, 4 et 25 mars. Comment aboutir d'ici là, quand le Medef refuse d'engager la discussion ? Seule note positive, la négociation sur le stress devrait s'ouvrir début mars et se dérouler distinctement de celle sur la pénibilité. Mais là encore la négociation risque de buter sur des blocages similaires.