Points de vue sur l'actualité

Le lundi de Pentecôte de nouveau chômé

Lors de la présentation de ses vœux à la presse le 16 janvier, le ministre du Travail, des Relations sociales et de la Solidarité a indiqué qu'il souhaitait " revoir les modalités " du lundi de Pentecôte sans pour autant remettre en cause la journée dite " de solidarité". S'appuyant sur le rapport remis en décembre par le secrétaire d'État à la prospective, le ministre s'est prononcé pour que la journée de solidarité se tienne à une date fixée librement par les entreprises et les administrations. Le lundi de Pentecôte redeviendrait alors chômé. D'autres scénarios se dessinent toutefois. Xavier Bertrand se prononcera rapidement pour faire connaître sa décision définitive sur le sujet. La CFTC se réjouit de la volonté affichée par le ministre de rétablir le caractère chômé du Lundi de Pentecôte. La CFTC avait appelé en 2005, 2006 et 2007 à la grève. Elle rappelle que la journée dite " de solidarité " - instituée par la loi du 30 juin 2004 relative à la solidarité pour l'autonomie des personnes âgées et des personnes handicapées, et instaurée en vue d'assurer le financement d'actions en faveur de ces personnes -, est un leurre : les sommes collectées le sont essentiellement par la taxation mensuelle du travail (0,3 % sur les salaires). Que les salariés travaillent ou non à l'occasion de la journée dite "de solidarité", n'apporte ou ne retire rien au financement de la (CNSA) Caisse nationale de solidarité pour l'autonomie. Pour la CFTC, la nécessaire solidarité envers les personnes handicapées et âgées, demande un effort de l'ensemble de nos concitoyens et non aux seuls salariés. Effort équitablement réparti en fonction des facultés contributives de chacun, ce qui actuellement n'est pas le cas. La CFTC rappelle qu'elle est opposée au principe qui vise à obliger les salariés à travailler sans contrepartie de rémunération, principe qu'elle a attaqué devant les juridictions européennes pour travail obligatoire. Ce principe est d'ailleurs pour le moins contradictoire avec celui du travailler plus pour gagner plus, cher au Chef de l'État.