Points de vue sur l'actualitéRéforme des régimes de base : retraites, acte IIAlors que s'achèvent à peine les négociations sur la réforme des régimes spéciaux, doit s'engager dans la foulée la réforme globale sur les retraites. Ce chantier majeur de 2008 est la suite programmée de la loi Fillon de 2003 qui instituait, tous les quatre ans, des réformes des régimes de base en fonction des évolutions économiques, démographiques ou sociales. Le rapport du gouvernement en date du 31 décembre dernier brosse un tableau complet de l'approche envisagée. La CFTC a déjà relevé certains points essentiels qui doivent être portés à la négociation. Allonger la durée de la cotisation de 40 à 41,5 années quand, entre 55 et 60 ans, seulement un tiers des salariés conservent leur activité paraît peu réaliste. Le dernier rapport du COR dans l'état des lieux qu'il réalise, ne préconise que peu de solutions concernant le maintien dans l'emploi des seniors. La question des carrières longues est, de plus, mal étudiée. La situation des salariés des PME, qui, pour la plupart, perçoivent des salaires peu élevés et sont exclus des dispositifs de départs anticipés doit être prise en compte. Pour la CFTC, la question de la pénibilité au travail ne doit pas être déconnectée du dossier des retraites, bien au contraire. La gestion des salariés ayant été exposés à des conditions de travail pénibles ne doit pas " basculer ", comme le propose le Medef, dans un système d'invalidité. Le financement des retraites doit, enfin, constituer un point de négociation essentiel. La CFTC en 2003 avait posé deux conditions à la signature du relevé de conclusion préalable à la loi de 2003 dont celle du financement. François Fillon, alors ministre du Travail, avait opposé à la CFTC une fin de non recevoir. Il est donc impératif aujourd'hui de débattre de ce qui relève de la part du travail et de la part du capital. C'est dit : La CFTC, sans négliger la question de l'équilibre financier, rappelle que les orientations prises aujourd'hui reposent à la fois sur des choix de société et des choix de vie. Toute politique de rigueur ou de restriction serait vouée à créer des effets contre-productifs si tous ces paramètres ne sont pas pris en compte. Le slogan " travailler plus..." ne doit pas appeler à tout sacrifier aux exigences professionnelles, mais plutôt créer un espoir d'amélioration des conditions de vie. |