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Rapport Besson : la CFTC privilégie la négociation par les entreprises et les salariés des modalités de leur journée de solidarité

Dans son rapport d'évaluation de la Journée de solidarité remis au Premier ministre mardi, Éric Besson propose trois pistes pour tenter d'améliorer le dispositif. La CFTC déplore cependant que le financement de la dépendance repose essentiellement sur la taxation du travail. En effet, ce rapport n'étudie pas la possibilité d'extension de l'assiette de cette taxe (0,3% sur les salaires) sur une base de calcul plus large et donc plus équitable. Si cette taxe semble justifiée, la CFTC réitère son refus de voir les salariés travailler 7 heures supplémentaires non rémunérées et rappelle la procédure qu'elle a intentée devant les juridictions européennes pour travail forcé.

Parmi les scénarii avancés par Eric Besson pour mettre en œuvre un temps de solidarité des salariés, la CFTC privilégie la deuxième option. Celle-ci prévoit que le lundi de Pentecôte redevienne chômé et que les entreprises et salariés choisissent par la négociation les modalités de leur journée de solidarité. Cette option permet de respecter les négociations de branches et d'entreprises afin que s'organise pour le mieux le temps de travail, conciliant ainsi les contraintes des salariés et celles des entreprises. La CFTC rappelle que ce scénario nécessite une modification d'ordre législatif pour permettre de fractionner de manière plus souple le temps de travail supplémentaire.

En revanche, l'idée d'en revenir à une journée de solidarité obligatoire "travaillée le lundi de Pentecôte ou un autre jour férié", sans possibilité de fractionnement a fait la preuve de ses effets déstabilisants, tant pour les familles qu'au niveau de l'activité économique. Il remettrait par ailleurs en cause de ce fait les négociations qui se sont déjà tenues.

Quant au troisième scénario, il risque de ne rien résoudre et de semer davantage la confusion et le désordre, relevée par le secrétaire d'Etat lui-même, entre des salariés qui travaillent ce lundi de pentecôte, et les restrictions du transport routier, qui de fait, ne pourront assurer l'approvisionnement des entreprises.