Pouvoir d'achat : la CFTC reste sur sa faim
Monétisation des RTT, déblocage de l'épargne salariale, élargissement des possibilités de travailler le dimanche... les mesures pour donner du pouvoir d'achat aux ménages annoncées par le président de la République lors de son allocution télévisée du 29 novembre dernier, laissent la CFTC sur sa faim. Ces mesures risquant de n'avoir aucun effet avant plusieurs mois sur la vie quotidienne des salariés et de leurs familles. La possibilité de racheter des journées de RTT non prises peut s'avérer intéressante en termes de pouvoir d'achat. Mais cette disposition doit être encadrée et permettre un véritable choix du salarié. Les 35 heures, elles, sont peu à peu vidées de leur substance, mais les entreprises qui avaient obtenu davantage de flexibilité et de productivité et de la modération salariale de la part des salariés, doivent restituer aux salariés les fruits de leurs efforts. Concernant le travail du dimanche, la CFTC rappelle que les salariés qui s'y résignent le font pour augmenter un revenu insuffisant pour vivre décemment. La généralisation du travail dominical serait destructrice de lien social et aurait des conséquences fortes sur les familles, la vie associative... La CFTC déplore l'absence de mesure au profit des salariés se voyant imposer un travail à temps partiel, salariés de plus en plus nombreux, avec un revenu moyen qui diminue. Plus généralement, ce sont les personnes les plus fragiles qui se voient une fois de plus oubliées à travers ces mesures. Quant au déblocage annoncé des sommes issues de la participation, cette mesure a déjà été expérimentée. Les effets sont restreints à court terme - les deux tiers des sommes débloquées allant vers une épargne plus longue (assurance-vie) - et sont même négatifs à terme. La CFTC réclame l'accès des salariés des entreprises de moins de cinquante personnes à la participation. Elle reste également attachée à la mise en place d'un chèque-transport, pourtant écarté par Nicolas Sarkozy " pour des raisons techniques".
C'est dît : L'amélioration durable du pouvoir d'achat repose en premier lieu sur le niveau des salaires. Or, on observe une diminution du salaire moyen des salariés du privé depuis 2001*. Face à cette situation, la CFTC se réjouit de la mise sous condition des allègements de charges pour les entreprises - 20 milliards d'euros -, mais pour avoir un réel effet sur le pouvoir d'achat, la condition doit résider dans la signature d'un accord salarial, pas dans une simple ouverture de négociations.
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La vie a un coût
II est temps que l'indice des prix soit revu car l'actuel indice de l'lnsee est totalement décalé par rapport à la consommation des ménages. La CFTC rappelle que c'est sur cet indice que se basent les négociateurs patronaux pour consentir des augmentations, et qu'actuellement, il fausse les négociations. Alors que le prix du gaz devrait augmenter de 5 à 10% en janvier, la CFTC insiste sur la part croissante des dépenses contraintes, qu'il s'agisse du logement, des carburants. .. Une plus grande maîtrise des prix des produits de première nécessité semble aujourd'hui opportune. Ainsi, l'indexation des loyers sur l'inflation et non plus sur le coût de la construction est positive, de même que la réduction de dépôt de garantie (à un mois) et la suppression de la caution ; on peut craindre cependant que ces mesures ne dissuadent quelques propriétaires de louer leur logement.
Extraits du communiqué de presse du 30 novembre 2007.
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