Points de vue sur l'actualitéModernisation du marché du travail : accord et désaccordsLes partenaires sociaux ont entamé leur treizième séance de négociation le 14 décembre. Ils doivent parvenir à moderniser le marché du travail. L'ambition est grande. Les enjeux immenses. " C'est en effet une négociation très importante. Le Code du travail va en être modifié en profondeur ", rappelle Gabrielle Simon, secrétaire générale adjointe et chef de file de la délégation CFTC. C'est aussi LA négociation que le Statut du travailleur attendait. Bien avant qu'elle ne démarre le 7 septembre, la CFTC, Statut du travailleur en mains, prêchait pour la " sécuflexibilité ", la sécurisation des parcours professionnels. Les idées de la CFTC sont en avance sur leur temps. La CFTC a eu le temps de mûrir et de construire de vraies propositions allant dans ce sens. L'occasion lui est donnée dans cette négociation de concrétiser son Statut du travailleur - son projet de société - et de participer ainsi, de manière active, à la construction d'un marché du travail où des solutions éviteront aux salariés de connaître des situations de précarité comme c'est le cas aujourd'hui. Mais voilà, tout le monde ne souhaite pas forcément aller dans le même sens. L'idée que se fait le Medef du futur marché du travail est toute autre. Ce qui rend la négociation difficile. Le patronat mené par Cathy Kopp met en avant son contrat de projet de mission, aimerait des périodes d'essais plus longues, et des ruptures de contrat de travail facilitées. Le Medef souffre d'archaïsme. Il est agité en son sein par des débats internes. Il a tendance à prendre le problème par le mauvais bout, car " il est illusoire de croire qu'un nouveau contrat de travail réglerait les difficultés du marché de l'emploi ", souligne Gabrielle Simon (in L'Humanité du 7 décembre). La CFTC œuvre, quant à elle, pour que chaque personne puisse construire son parcours professionnel, bénéficier d'un accompagnement de qualité et pouvoir être en capacité de faire face dignement aux accidents de parcours qui sont le lot de chacun. Elle veut aboutir à ce que les droits des salariés soient transférables d'une entreprise à une autre (DIF notamment) et tout au long de leur carrière ; et à ce que les complémentaires santé et prévoyance soient conservées lors de périodes d'inactivité (chômage...) jusqu'à la reprise d'un nouvel emploi. Un marché du travail où les règles sont souples et sécurisées est en construction. La négociation doit avancer en tenant compte de cette double exigence. La CFTC ira jusqu'au bout de ses propositions afin de parvenir à un accord de qualité. C'est dit : " II faut donner encore un bon mois à la négociation pour parvenir à un équilibre. Pour l'instant, on a beaucoup discuté des souplesses à donner aux entreprises, il faut maintenant consolider sérieusement la sécurisation des parcours pour les salariés. J'espère un accord équilibré pour la fin du mois de janvier", a souligné Jacques Voisin dans une interview accordée au journal La Croix du 13 décembre 2007 à propos du délai supplémentaire de quinze jours accordé par Xavier Bertrand à la négociation, que le gouvernement voulait voir terminée avant la fin de l'année 2007. Sur le sujet , lire les interventions de Gabrielle Simon et de Jacques Voisin dans la presse : L'Humanité du 07 décembre 2007 ; La Croix du 13 décembre 2007 ; Courrier des cadres n°14 de décembre 2007 (ces articles sont disponibles sur www.cftc.fr dans la nouvelle rubrique « La CFTC dans les médias) Dernière minute : Tous les points relatifs à la rupture du contrat de travail sont de nouveau au cœur des discussions de la séance. Depuis le début de la négociation, la notion de séparabilité est l'une des préoccupations principales du MEDEF. Le débat se poursuivra lors des prochaines séances hebdomadaires du vendredi. |