Points de vue sur l'actualité

Près d'un actif sur dix a connu un épisode dépressif

Près de 11% des actifs français déclarent souffrir de symptômes dépressifs. C'est ce que révèle un récent rapport de l'Institut de veille sanitaire (InVS). La dépression a de lourdes conséquences sur le bien-être et les performances au travail : perte de productivité, absentéisme important... nul ne peut le nier. Pourtant, la relation entre santé mentale et activité professionnelle a été étudiée en France pour la première fois dans un rapport publié par l'Institut national de veille sanitaire (InVS) en octobre dernier. Ce rapport s'appuie sur les données de l'enquête décennale santé 2002-2003 menée par l'lnsee. Le lien entre la situation sociale des personnes actives et leurs conditions de travail - horaires atypiques, contraintes temporelles et psychosociales, temps de travail, type de contrat, durée de chômage - y est étudié. Sur les 6 082 hommes et 5 521 femmes, actifs interrogés, 11% ont vécu un épisode dépressif. Les hommes et les femmes sont également touchés. La prévalence de dépressivité est globalement identique selon le sexe, ce qui tord le cou à certaines idées reçues sur la soi-disant plus grande "fragilité des femmes". L'étude montre que le nombre de dépression augmente avec l'âge, étant plus fréquent chez les personnes de plus de 50 ans et qu'il diffère fortement selon la catégorie sociale et le secteur d'activité. Travailler tard, devoir se dépêcher, ne pas être aidé, avoir un travail précaire sont autant de facteurs aggravant de dépression. Pour limiter les dépressions liées au travail, une modification de l'organisation du travail semble fondamentale. C'est ce que la CFTC préconise dans le cadre de la prévention des risques professionnels.

Les populations les plus touchées : La dépression concerne plus particulièrement les employés, les agriculteurs, les artisans et chefs d'entreprises, les hommes travaillant dans le secteur des services directs aux particuliers (27,4%), les agents de la fonction publique (18,9%), les commerçants (17,7%), les ouvrières qualifiées dans l'artisanat (16,9%), ou des ouvrières industrielles non qualifiées (13,6%).