Points de vue sur l'actualité

Grève des fonctionnaires : ça ne va pas mieux en le disant ?

Un fonctionnaire sur trois, voire sur deux, s'est mobilisé le 20 novembre pour l'emploi, le pouvoir d'achat et la défense du service public. L'interfon-CFTC qui regroupe les agents de l'État, des fonctions publiques territoriale et hospitalière CFTC avait appelé à la mobilisation. Témoignages. " Nos dirigeants essaient de diviser les Français. Mais les problèmes des retraites, du service public concernent tout le monde, prévient Pierre Sutter, secrétaire général du syndicat Postes et Télécoms du Haut-Rhin. J'ai fait le choix de partir du privé pour devenir fonctionnaire il y a quelques années. Aujourd'hui je gagne moins, je travaille autant, et avec le système des décotes, je vois ma retraite se réduire. Quant aux soi-disant privilèges, ils sont largement contrebalancés par beaucoup d'inconvénients. Je me sens trahi. " À Nantes, Christine Moriceau des territoriaux CFTC organisait une manifestation à vélo. Elle explique : " C'était un clin d'œil à Madame Lagarde qui nous disait de prendre nos vélos pour utiliser moins d'essence. Nous avions des paniers vides sur les vélos avec des slogans sur le pouvoir d'achat. Cela fait vingt ans que je suis dans la fonction publique et les indices n'augmentent pas. Alors aujourd'hui, je prends moins de vacances et il n'y a pas de la viande tous les jours dans les assiettes." Du côté de Bordeaux, Jean-Pierre Vidaillac du Scenrac-CFTC battait le pavé notamment pour le pouvoir d'achat tout en regrettant l'amalgame entre les différentes composantes du cortège ; cheminots, fonctionnaires et étudiants. " Cela fait plusieurs années que nous tirons la langue. Il faudrait que le gouvernement arrête de prendre des mesures parcellaires et qu'il y ait une vraie politique pour les fonctionnaires", explique-t-il.