Points de vue sur l'actualitéPouvoir d'achat : la CFTC reste sur sa faimSuite à l'intervention du Président de la République consacrée au pouvoir d'achat, la CFTC reste sur sa faim, ces mesures risquant de n'avoir aucun effet avant plusieurs mois sur la vie quotidienne des salariés et de leurs familles. Salaires : L'amélioration durable du pouvoir d'achat repose en premier lieu sur le niveau des salaires. Or, on observe une diminution du salaire moyen des salariés du privé depuis 2001 (étude salaire de l'INSEE publiée hier). Face à cette situation, la CFTC se réjouit de la mise sous condition des allègements de charges pour les entreprises – 20 milliards d'euros –, mais pour avoir un réel effet sur le pouvoir d'achat, la condition doit résider dans la signature d'un accord salarial, pas dans une simple ouverture de négociations. Si la possibilité de racheter des journées de RTT non prises peut s'avérer intéressante en termes de pouvoir d'achat. Cette disposition doit être encadrée et permettre un véritable choix du salarié. Les 35 heures sont peu à peu vidées de leur substance, avec des mesures ponctuelles, mais les entreprises qui avaient obtenu davantage de flexibilité et de productivité et de la modération salariale de la part des salariés, doivent restituer aux salariés les fruits de leurs efforts. Concernant le temps de travail, la CFTC rappelle que les salariés qui travaillent le dimanche le font car cette rémunération complémentaire leur permet d'augmenter un revenu insuffisant pour vivre décemment ; la généralisation du travail dominical serait destructrice de lien social et aurait des conséquences fortes sur les familles, la vie associative… La CFTC déplore l'absence de mesure au profit des salariés se voyant imposer un travail à temps partiel, salariés de plus en plus nombreux, avec un revenu moyen qui diminue. Plus généralement, ce sont les personnes les plus fragiles qui se voient une fois de plus oubliées à travers ces mesures. Revenus non-salariaux : Le déblocage annoncé hier des sommes issues de la participation a déjà été expérimenté. La CFTC déplore cette mesure dont les effets sont restreints à court terme, les 2/3 des sommes débloquées allant vers une épargne plus longue (assurance-vie) ; ces effets sont même négatifs à terme. La CFTC, quant à elle, réclame l'accès des salariés des entreprises de moins de 50 personnes à la participation. La CFTC est également attachée à la mise en place d'un chèque transport, pourtant écarté par Nicolas Sarkozy « pour des raisons techniques ». Coût de la vie : Il est grand temps que l'indice des prix soit revu car l'actuel indice de l'INSEE est totalement décalé par rapport à la consommation des ménages. La CFTC rappelle que c'est sur cet indice que se basent les négociateurs patronaux pour consentir des augmentations, et qu'actuellement, il fausse les négociations. Alors que le prix du gaz devrait augmenter de 5 à 10% en janvier, la CFTC insiste sur la part croissante des dépenses contraintes, qu'il s'agisse du logement, des carburants. Une plus grande maîtrise des prix des produits de première nécessité semble aujourd'hui opportune. Ainsi, l'indexation des loyers sur l'inflation et non plus sur le coût de la construction est positive, de même que la réduction de dépôt de garantie (à un mois) et la suppression de la caution ; on peut craindre cependant que ces mesures ne dissuadent quelques propriétaires de louer leur logement. Autres mesures annoncées : La CFTC se félicite du coup de pouce annoncé au financement des universités. La CFTC participera à la conférence sociale réunissant Etat et partenaires sociaux ; cette initiative doit permettre une meilleure visibilité des chantiers en cours, ce qui signifie une préparation plus approfondie des dossiers et une articulation claire entre négociation et intervention des Pouvoirs publics. Il faut à présent vérifier que l'autonomie des partenaires sociaux sera respectée, et qu'en matière sociale le principe de subsidiarité sera appliqué, par exemple dans la prise en compte de la négociation sur le marché du travail. Enfin, la CFTC se demande si les échéances déjà annoncées par le Gouvernement (cf.les retraites) sont susceptibles d'être revues. Communiqué du 30 novembre 2007. |