Points de vue sur l'actualitéMême diplômées des grandes écolesMême ambition, même investissement professionnel même diplômées de grandes écoles françaises, les femmes subissent une discrimination liée au genre. Leur niveau de responsabilité est moins élevé. Elles encadrent des équipes moins importantes. Et leur rémunération est inférieure. C'est ce que révèle l'enquête* Ipsos-association Grandes Écoles. Alors que l'étude montre qu'à diplôme égal, hommes et femmes affichent une "conception comparable de la réussite " : 84% des diplômés et 86% des diplômées s'accordent pour dire qu'ils (ou elles) " ont suivi leur formation pour faire la meilleure carrière possible ". De même, que l'ordre de leurs priorités converge, avec, en tête des objectifs pour les cinq prochaines années : "faire un travail intéressant ", " s'épanouir" et " équilibrer vie professionnelle et vie personnelle ", les ex-X ou Mines de la même promotion, par exemple, ne sont pas logés à la même enseigne selon qu'ils soient hommes ou femmes. Après les mêmes études et à âge égal (entre 41 et 50 ans), seules 28% des femmes siègent au comité de direction, contre 43% pour les hommes. Toujours à âge égal, les hommes encadrent davantage que les femmes (76% contre 63%) et des équipes plus importantes : 32% d'entre eux dirigent des équipes de plus de cinquante personnes, contre seulement 18% des femmes. Enfin, l'écart de salaire est également significatif : de +/-18% avant 30 ans, jusqu'à +/-24% pour les 46-50 ans. Un " plafond de verre " que tente de briser le Conseil économique et social qui recense dans une récent ouvrage** " les freins et processus qui contribuent à la rareté des femmes dans les lieux de décision quels qu'ils soient ", et énumère " les raisons qui doivent conduire notre société à promouvoir la mixité dans ses différentes instances dirigeantes. " C'est dit : Près de la moitié des diplômés ayant répondu à l'enquête estiment que le fait d'avoir des enfants est " un frein objectif à la carrière d'une femme diplômée d'une grande école ". L'Ugica-CFTC ne peut se satisfaire de ce constat d'échec et militera sans relâche pour aboutir à une société conciliant réellement vie professionnelle et vie personnelle, dont l'un des aspects consiste à pouvoir évoluer hiérarchiquement en se basant sur ses seules compétences, nonobstant une ou plusieurs grossesses. (*) Enquête Ipsos-association Grandes Ecoles au féminin menée auprès de 7 000 hommes et femmes diplômés des neuf plus grandes écoles françaises (ECR ENA, ENPC, ESCP-EAP, Essec, HEC, l'Institut européen d'administration des affaires (Insead), Mines et Polytechnique). Résultats disponible sur : www.grandesecolesaufeminin.net
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