Points de vue sur l'actualité

Bagagistes : les ex-Penauille ne son plus penauds

L'affaire des ex-Penauille aura été un des épisodes les plus absurdes qu'a pu connaître le droit du travail. Ces bagagistes étaient chargés de fournir une aide de portage aux usagers de l'aéroport de Roissy. Leur employeur n'était pas Aéroports de Paris (ADP) mais Penauille, prestataire de services spécialisé pour les aéroports. Le 10 mai 2006, cette société indiquait à ADP qu'elle se désengageait de l'activité de portage des bagages au 1er septembre 2006. Dans le même temps, le prestataire aéroportuaire expliquait à ses salariés qu'ADP reprenait l'activité, et donc leur contrat. Mais arrivés à la date fatidique, les salariés ne virent rien venir qu'un huissier accompagnant des responsables d'ADP venus leur signifier qu'ils devaient quitter les lieux. De son côté, Penauille ne les reconnaissait plus comme salariés. Plus de patron, plus de travail et pourtant aucune lettre de licenciement. La CFTC a vite pris les choses en main. En novembre 2006, le conseil de prud'hommes de Paris condamnait le prestataire et son donneur d'ordre à payer un salaire aux bagagistes jusqu'au jugement. Celui-ci a été rendu le 17 octobre dernier. Il met ADP hors de cause et condamne la société Penauille pour non-respect de la procédure de licenciement économique. Chaque salarié obtiendra vingt-quatre mois de salaires en plus des indemnités de licenciement. " Cette décision met fin à une situation absurde", expliquait, satisfait, Mohammed Guerniche, délégué syndical CFTC au nombre des quinze bagagistes concernés. Treize autres doivent connaître leur sort en avril prochain. La CFTC les suivra de la même manière pour que le jugement puisse être de même nature.