Points de vue sur l'actualité

Des salaires qui s'individualisent surtout chez les cadres

Les pratiques salariales des établissements d'au moins vingt salariés continuent à se diversifier et à s'individualiser, notamment chez les cadres, selon une récente étude de la Dares. Ainsi, la pratique des augmentations individuelles se développe de façon constante, puisqu'elle a concerné deux tiers des cadres entre 2004 et 2005. De plus, la Dares observe que les établissements différencient de plus en plus les modes de rémunération des cadres et des non cadres : sur la même période, 60% des entreprises leur appliquaient une formule salariale différente. Et en sept ans, le recours aux primes individuelles a plus augmenté pour les cadres (64%, soit +14 points) que pour les non-cadres (55%, soit +3 points). Par ailleurs, il est plus fréquent pour les cadres de ne pas être augmentés du tout: en 2004-2005, 20% d'entre eux n'ont pas été augmentés, contre 3% des non-cadres. En matière de rémunération, près de la moitié des directions considère que l'individualisation est plus juste que des hausses indifférenciées et qu'elle motive davantage les salariés. Quatre critères se dégagent dans ce choix d'individualisation du salaire : l'intensité des efforts de travail, la capacité de répondre à des sollicitations imprévues, la contribution au fonctionnement de l'équipe et l'implication dans les objectifs de l'entreprise. L'Ugica-CFTC, quant à elle, appelle toutefois à la vigilance. Elle estime qu'une individualisation trop poussée comporte différents effets néfastes et notamment la création ou l'amplification de stress et de rivalités entre salariés, qui n'est finalement pas gage d'une meilleure productivité. En ce sens, les entreprises privilégiant un bon climat social ont statistiquement moins recours aux formules individualisées.

Dares, Premières informations n° 37.1, septembre 2007.