Points de vue sur l'actualité

De quoi j'me mêle ?

La CFTC est convaincue de la richesse du pluralisme, de sa nécessité pour faire vivre le débat.

Alors qu'un des principaux dirigeants du Medef vient de se faire prendre les doigts dans le pot de confiture, et plutôt que de mettre le fonctionnement de ses structures en conformité avec les règles légales et éthiques, Laurence Parisot cherche à détourner l'attention de l'opinion publique vers les organisations syndicales. Dans un entretien accordé au journal Le Parisien - Aujourd'hui en France le 26 octobre dernier, elle se déclare favorable à une recomposition syndicale. Selon la présidente de l'organisation patronale, " si les syndicats étaient un peu moins nombreux, ils seraient un peu plus forts ". Ce n'est pas à Madame Parisot de décider du nombre de syndicats que doit compter notre pays, mais aux salariés en fonction de leurs choix personnels, de leurs valeurs et des réponses apportées par chacun des syndicats à leurs attentes.

Et Laurence Parisot de poursuivre : " L'éclatement syndical est un handicap pour la mise en place d'un vrai dialogue social ". Les raisons de ce discrédit ne sont-elles pas à chercher du côté de l'intransigeance patronale et de sa faible représentativité ? Alors que les sujets de négociation se multiplient, rarement nous avons eu le sentiment de voir le dialogue social autant empêtré dans un refus global et radical du patronat, et plus particulièrement du Medef, d'assumer ses responsabilités sociales et sociétales. On peut également regretter de voir les autres organisations patronales s'aligner sur le Medef. La CFTC est convaincue de la richesse du pluralisme, de sa nécessité pour faire vivre le débat et trouver ensemble les réponses les mieux adaptées aux défis qui nous sont soumis. De même que la réduction du nombre de partis politiques ou de médias signifierait une restriction de la démocratie, ce n'est pas en réduisant le nombre d'interlocuteurs syndicaux ou en ne laissant qu'à l'un la possibilité de s'exprimer pour tous les autres, mais bien en libérant la créativité, le débat, que l'on pourra progresser et renforcer la confiance que salariés et employeurs sont prêts à donner à leurs représentants.