Points de vue sur l'actualité

Ascensoristes : ils ne descendent pas dans la rue

La CFTC du secteur des ascenseurs, au sein d'une intersyndicale majoritaire (avec CFE-CGC et FO) a dénoncé un mouvement de grève lancé par la CGT et suivi par la CFDT pour le 23 octobre dernier. Les revendications des derniers cités portaient sur la dégradation des conditions de travail, qui peuvent être un danger pour la sécurité des techniciens comme des usagers. Ce sujet est important et est pris à bras-le-corps par la CFTC. Mais l'approche est différente. Fidèle à ses principes de négociation et de construction sociale, la CFTC refuse de s'engager dans une lutte alors même que des discussions sont en cours. Pour Jean-François Schneider, délégué syndical central de Koné et coordinateur des ascensoristes CFTC, " les mots d'ordre sont dogmatiques et irréalistes. Nous ne pouvons nous y associer. Nous sommes convaincus que, dans ce cas, ce ne sont pas avec des manifestations de rue que les choses avanceront, mais bien par un travail de syndicalistes responsables au sein de nos différentes entreprises. C'est comme ça que nous améliorerons les conditions de travail des salariés et répondrons aux exigences accrues de la part de nos clients. " La Loi urbanisme et habitat de 2003 et la croissance immobilière ont multiplié les mises en chantier de logements neufs. L'impact sur l'emploi dans la profession d'ascensoriste est évident. Il faut pouvoir former des professionnels, en quantité et en qualité. La CFTC était donc intervenue auprès des ministères concernés pour qu'une formation diplômante soit reconnue. Pour Jean-François Schneider, c'est l'un des biais à privilégier pour peser sur la sécurité, l'amélioration des conditions de travail et l'attractivité du métier.