Points de vue sur l'actualité

Opaque Opac

L'Office public d'aménagement et de construction de Paris (Opac) cherche à mieux terminer ses fins de mois et à répondre aux besoins immobiliers de la ville lumière. Il a donc entrepris de réduire ses coûts de fonctionnement, sans opérer de réductions d'effectifs, ce qui est assez rare dans cette situation. Pour ce faire, il a décidé de quitter son immeuble rue Cardinal Lemoine (5ème) afin de regrouper les trois sites existant en un seul, à quelques pâtés de maisons, toujours dans le cinquième arrondissement de la capitale. Et c'est là que le bât blesse. L'opération a été présentée comme une recette essentielle pour le financement du futur siège unique. Par ailleurs, elle devrait permettre la production de 1 500 logements sociaux dans l'ouest et le centre de Paris. Voilà pour la théorie. Dans la pratique, la CFTC de l'Opac de Paris relève une contradiction importante. Le siège actuel serait vendu pour un montant de 35,5 millions d'euros. Mais dans le même temps, le coût d'investissement du futur siège (achat, aménagement, déménagement,...) est estimé à 122,9 millions d'euros. " Où va-t-on chercher la différence ? " s'étonne Luc Prayssac, délégué syndical CFTC. La question a été posée par les élus CFTC lors du dernier comité d'entreprise fin septembre, sans qu'une réponse satisfaisante ne soit apportée. " N'y a-t-il pas contradiction entre la mission sociale que doit remplir l'Opac et la façon de gérer son budget et son organisation ? " s'interroge Luc Prayssac. Et de conclure : " Finalement, tous les services ne rejoindront même pas le nouveau siège."