Points de vue sur l'actualitéFlextronics : rachetés, coulésL'industrie en France se casserait-elle la figure ? Malheureusement les exemples se multiplient. Dernier en date, le site Flextronics de Canéjan en Gironde. Le 1er octobre, le groupe d'électronique détenu par des fonds d'investissements américains achète, via une OPA, son concurrent Selectron, propriétaire de l'usine de Canéjan. Trois jours plus tard, les dirigeants du premier cité annoncent aux salariés du second ... qu'ils ferment leur site. Pour Bernard Piron, délégué syndical CFTC à Canéjan, c'est presque une habitude. Depuis 2001, c'est la huitième fois que le terme "plan de sauvegarde de l'emploi (PSE)" prouve son hypocrisie. En six années, ce sont 3 500 salariés qui ont été mis sur la touche. Encore que ... La régularité des coups durs a endurci les délégués syndicaux qui sont devenus des experts du reclassement. " Une solution acceptable, c'est un CDI ou une création d'entreprise qui tient la route au moins un an après sa création. Et nous y arrivons ", raconte, non sans fierté, Bernard Piron. Le délégué CFTC et ses partenaires syndicaux font preuve d'une réelle combativité face à l'adversité. Ils rencontrent les élus locaux et veulent monter jusqu'à l'Élysée pour faire entendre leur voix. L'Elysée qui pourrait murmurer à l'oreille de Thales, l'un des principaux clients du site de Canéjan, d'y conserver ses commandes. " Nous espérons garder une activité sur le site pour préserver une centaine d'emplois sur les 550 concernés", explique Bernard Piron. Flextronics, le liquidateur, semble prêt à laisser les machines sur place. Il ne manquerait plus qu'un peu de bonne volonté politique... |