Points de vue sur l'actualité

Un effort de transparence

Depuis le début des années 2000, la CFTC œuvre pour que le financement des organisations syndicales soit revu. Des négociations ont eu lieu en 2003 avec Gérard Larcher, alors ministre délégué à l'Emploi, et des propositions ont été faites. Mais le dossier n'a malheureusement pas abouti par manque de volonté politique. Aujourd'hui, alors qu'un scandale éclate à l'UIMM, il est consternant de voir que certains en profitent pour jeter l'opprobre sur les organisations syndicales. La confédération CFTC garantit à ses adhérents, qui ont droit à la vérité, qu'elle n'a jamais bénéficié de telles pratiques. Une enquête est en cours. Nous souhaitons qu'elle aille jusqu'à son terme pour que les soupçons cessent. Un effort de transparence est donc primordial. Pour nous, il est indispensable de réconcilier les salariés et les organisations syndicales. Ce n'est pas la réforme de la représentativité qui règlera le problème, mais bien une volonté politique de mettre sur la table le dossier du financement [...], ce qui doit permettre, par ailleurs, de reconnaître (et donc de financer en toute transparence) les missions d'intérêt général des syndicats, dans les entreprises, les branches, les territoires... La gestion de la carrière des militants syndicaux ne pourra qu'en être améliorée, de même que le fonctionnement de toutes nos structures intermédiaires.

[...] La réforme de la représentativité doit, à notre sens, porter sur la mise en place de conditions propices à des relations franches et sincères entre les salariés et les entreprises. Cette réforme passe par la mise en place d'instances nouvelles - peut-être même par la remise en cause des instances existantes. Mais dans tous les cas, il faut, selon nous, que les patrons et les salariés parlent du même métier, du même vécu, de leurs difficultés, leurs attentes... au sein d'instances susceptibles de construire un vrai dialogue social, fortes d'un nouvel état d'esprit.

Réduire la réforme de la représentativité au seul examen, à la seule prise en compte, du critère de l'audience n'est absolument pas envisageable car la démocratie sociale pourrait être mise à mal. Présentée de cette manière, cette réforme ne doit pas se transformer en usine à gaz qui n'aurait que pour but de donner l'impression que l'on a la volonté de faire voter tous tes salariés alors que l'on écarte les salariés des petites entreprises, et en s'assurant de l'hégémonie de seulement deux organisations syndicales. Nous n'acceptons pas cette voie là. Pour la CFTC, les critères de la représentativité doivent, certes, reposer sur l'audience, mais pas seulement. D'autres critères ont certainement beaucoup plus d'importance, telle que l'ancienneté d'une organisation syndicale bien sûr, car elle garantit, dans la durée, la fidélité et le respect des valeurs qui sont les siennes, et qui ont su résister à l'épreuve du temps et s'enrichir, se consolider. Pour la CFTC, l'audience doit se mesurer à l'échelon national. C'est le seul échelon qui atteste une vraie représentativité. Et seules des élections prud'homales offrent la possibilité à 100% des salariés de pouvoir voter le même jour et dans les mêmes conditions.

Vous l'avez compris, les élections prud'homales de décembre 2008 sont l'opportunité pour la CFTC de prouver qu'elle a sa place sur l'échiquier syndical national. Cette place, nous l'occupons déjà, elle est toujours la nôtre. Nous avons à maintes reprises su le dire avec force, et le faire savoir par nos pratiques syndicales constructives dans les entreprises, les administrations, les branches professionnelles... par notre présence et notre engagement sans faille aux côtés des salariés. Ensemble, avec vous, nous arriverons à leur prouver !

Retrouvez l'intégralité de la tribune de Philippe Louis sur www.cftc.fr.