Points de vue sur l'actualité

Conférence sur l'égalité salariale : les belles promesses ne suffisent plus

La conférence gouvernementale sur l'égalité professionnelle se prépare depuis le 18 septembre. Initialement prévue le 12 novembre, elle a été repoussée au 26. La démarche est la même que pour la première conférence gouvernementale sur les conditions de travail. Pendant les rencontres préparatoires, deux groupes de travail sont chargés respectivement de comprendre quels sont les mécanismes qui reproduisent cette inégalité professionnelle entre les hommes et les femmes, et de trouver des leviers pour relancer la négociation collective sur l'égalité salariale. La loi du 23 mars 2006 rend obligatoire la négociation annuelle dans les entreprises et les branches afin de parvenir à la suppression des écarts de rémunération d'ici au 31 décembre 2009 (le nouveau gouvernement a réduit cette obligation d'un an). Cette fois-ci, il ne suffira pas de se cantonner à de belles promesses et à un accord de principe. Engager des négociations, c'est bien. Mais il faudra faire en sorte que le quotidien des femmes ne soit plus le même. La CFTC a, pour sa part, imaginé trente-quatre propositions pour favoriser l'égalité professionnelle. Certaines sont incitatives, d'autres plus coercitives. Si les entreprises ne jouent pas le jeu, elles pourront être pénalisées par une suppression des aides de l'État liées à la défiscalisation des heures complémentaires et supplémentaires ; si elles abusent du temps partiel, les heures complémentaires majorées de 15% (dans la limite de 10% d'heures complémentaires effectuées au-delà de la durée hebdomadaire ou mensuelle fixée au contrat de travail). La CFTC demande à ce que le rapport sur la situation comparée des hommes et des femmes soit étendu à toutes les entreprises - et non plus aux seules entreprises de plus de 50 salariés. Parmi les autres mesures proposées par le CFTC, pêle-mêle, un Girl's day pour ouvrir certains métiers " fermés " aux femmes, des journées portes ouvertes en entreprise, le développement de partenariats avec les établissements scolaires, et des crèches d'(inter)entreprises comme celles mises en places par les collectivités locales, ou encore la création d'espaces dédiés au sein des structures d'accueil de jeunes enfants permettant de les accueillir lorsqu'ils sont malades. Au-delà des écarts de salaires, la CFTC souhaite qu'une vraie réflexion soit menée lors de cette conférence et des pistes trouvées pour une meilleure conciliation des temps de vie.