Points de vue sur l'actualitéMichelin déjanteAprès Continental et Goodyear Dunlop, c'est au tour de Michelin. Le fabricant de pneumatiques français a décidé de fermer l'usine de Toul en Meurthe-et-Moselle qui emploie 826 salariés en 2009. Des pneus de moyenne gamme y sont fabriqués sous la marque Kléber. Pour la direction, le coût de fabrication était trop élevé par rapport aux concurrents asiatiques. Mais pour Pascal Brigandet, délégué syndical central CFTC de la filiale Kléber, la direction a tout fait pour en arriver là. " Ils ont laissé pourrir la situation. Il n'y a pas eu de vrais investissements depuis dix ans quand Toul était la deuxième meilleure usine en termes de coût de revient de l'Europe de l'Ouest. On parle de 45 millions d'euros investis, mais au final, seuls 17 millions ont servis pour la production", s'insurge Pascal Brigandet. Dans le même temps, des usines sont construites en Hongrie et en Pologne, qui bénéficient des équipements derniers cris. "Cela fait partie du plan de réduction des effectifs de 10% en Europe de l'Ouest entamé en 2005 ", explique le délégué CFTC. La marque au Bibendum a assuré que chaque salarié sur le carreau aurait deux propositions de poste au sein de l'une de ses seize usines en France. "Quand on a une famille, des attaches ou que l'on n'est plus tout jeune, c'est très difficile de bouger. Entre les promesses et la réalité, il y a une grosse différence ", conclut Pascal Brigandet. Pour ne pas rester les bras croisés, la CFTC a participé à une journée ville morte à Toul, le 12 octobre. Quant aux délégués CFTC de Michelin, ils ont quitté les réunions en cours avec la direction pour exprimer leur soutien aux salariés de la filiale Kléber. |