Points de vue sur l'actualité

Pourquoi mêler la représentativité au financement syndical ?

Le Premier ministre se disait prêt le 9 septembre à lancer la réforme des retraites, le ministre du Travail, en a fait de même. À l'Assemblée nationale, le 11 octobre dernier, Xavier Bertrand s'est dit lui aussi " prêt " à aborder les questions de la représentativité et du financement des syndicats et du patronat avant 2008 dans la mesure où les partenaires sociaux souhaitaient " accélérer le calendrier " prévu. Un brin de provocation dont les organisations syndicales se seraient bien passées. La réforme de la démocratie sociale et des règles de la représentativité s'est ajoutée au calendrier des réformes sociales et doit être menée par les partenaires sociaux en parallèle de celle lancée sur la modernisation du marché du travail, et aboutir d'ici à la fin de l'année conformément à la loi du 31 janvier 2007. Le parallèle avec l'affaire Gautier-Sauvagnac n'est aussi pas anodin. Alors que la question du financement des organisations syndicales revient une fois encore sous les feux de l'actualité, la CFTC s'étonne qu'au lieu de s'attacher à avancer sur ce dossier important, les intervenants décident de l'enterrer - une fois encore - pour s'attaquer à un autre dossier qui est celui de la représentativité. Pour la CFTC, il est urgent que les organisations professionnelles, patronales et syndicales, jouent la carte de la transparence. Pour sa part, la CFTC est prête à ce que ses comptes soient présentés pour certification. Cette mesure permettra de mettre un terme aux allusions ressassées périodiquement (et à d'éventuels abus) ; elle incitera certainement à préciser (voire à modifier) les règles légales applicables aux organisations professionnelles afin de leur permettre de répondre de manière plus transparente aux sollicitations d'intérêt général, comme les organisations syndicales en ont exprimé la volonté à plusieurs reprises.