Points de vue sur l'actualité

Continental : information-désinformation

La presse en a beaucoup parlé, tant au niveau national qu'au niveau local : la CFTC a signé un accord sur le site Continental de Clairoix (Oise) pour aménager différemment le temps de travail. Il y a quelques temps, la direction de l'usine envisageait de faire des économies en allongeant la durée de travail sans contrepartie. La CFTC, par l'intermédiaire d'Antonio Da Costa, délégué syndical, n'a jamais cédé malgré les pressions et la menace de suppressions d'emploi. " Je ne pouvais pas accepter le travail gratuit, raconte-t-il. J'ai donc proposé autre chose pour préserver l'emploi : une nouvelle organisation gagnant/gagnant. " Après d'âpres négociations, un accord a donc été signé par la CFTC, syndicat majoritaire, soutenu par les salariés. La moitié de l'effectif salarié travaillera désormais plus à raison de deux heures et demie par semaine, moyennant 92 euros en plus par mois sur la feuille de paye et six journées et demie de RTT supplémentaires par an. Les équipes de week-end, elles, travailleront, pour le même salaire, sept jours en moins. Quant au reste des salariés (270 sur 1 220), rien ne changera pour eux. Ils resteront aux 35 heures. Par ailleurs, la CFTC a obtenu cent trente embauches, le paiement de la journée de solidarité, une journée de congé supplémentaire pour les salariés ayant vingt ans d'ancienneté, et surtout, le déblocage immédiat des investissements pour l'entreprise. Certes, une partie de l'accord est basée sur le dispositif controversé des heures supplémentaires. Mais Antonio Da Costa a su l'utiliser au profit des salariés et de l'emploi chez Continental. Une approche pragmatique et constructive.