Points de vue sur l'actualité

Projet de fusion ANPE UNEDIC : les contours se précisent

La ministre de l'Économie, des Finances et de l'Emploi a présenté, le 2 octobre, son projet global de fusion entre l'ANPE et l'Unedic. Devant la commission des Affaires sociales de l'Assemblée nationale, elle a annoncé que cette fusion serait effective dans six mois à un an. Certaines propositions émises ont été jugées positives par la CFTC, d'autres non. Résumé. La fusion entre l'ANPE et l'Unedic - le point central de l'intervention de Christine Lagarde - pose plus de questions qu'elle n'apporte de réponses. A quoi bon laisser les partenaires sociaux négocier l'avenir de ces deux instances si la décision de les fusionner est d'emblée imposée par le gouvernement ? La CFTC serait favorable à ce qu'un conseil d'orientation chapeaute le service de l'Emploi, à condition qu'il se limite à des orientations générales. Ce conseil, présidé par la ministre, devrait regrouper selon la CFTC les partenaires sociaux, les représentants du gouvernement, les personnalités qualifiées, des collectivités territoriales. La CFTC demande que le paritarisme soit conforté à l'Unedic. Car, seul le paritarisme permet, par un dialogue social de qualité entre les organisations syndicales représentant les salariés et le patronat, de définir des niveaux d'indemnisation les plus favorables possibles. Non seulement l'Unedic doit s'occuper de la collecte de fonds auprès des entreprises, mais elle doit aussi contrôler l'utilisation des fonds au travers d'une autorité de régulation. Les personnels de l'ANPE et de l'Assédic ont déjà participé à la mise en place de guichets uniques et sont toujours désireux de rendre un service public de l'emploi de qualité. Ils doivent alors avoir le choix de conserver leur statut ou d'adopter celui du nouvel opérateur.

Du bon et du moins bon : Christine Lagarde a promis que la politique salariale serait abordée lors de la conférence gouvernementale du 23 octobre : tant mieux, mais la CFTC compte sur des propositions concrètes. Comment ne pas être d'accord avec la ministre lorsqu'elle invite les salariés à être acteurs de leur formation, ou lorsqu'elle dit vouloir mieux anticiper les mutations industrielles ? La CFTC ne saurait, en revanche, souscrire à " la libération des forces du travail " par l'asservissement des salariés à leur entreprise le dimanche. Où se trouve la cohérence avec la décision du ministre de l'Éducation nationale d'imposer aux enfants de ne plus aller à l'école le samedi pour leur permettre de passer du temps le week-end avec leurs parents si les parents travaillent le dimanche ?