Points de vue sur l'actualité

De l'eau à notre moulin

Alors que la CFTC poursuit ses négociations sur la sécurisation des parcours professionnels dans le cadre de la modernisation du marché du travail, une nouvelle étude de l'office européen de statistiques, Eurostat(*), vient démontrer qu'il y a toujours plus de salariés involontairement en contrat à durée déterminée (CDD). Plus précisément, la part des salariés occupant un emploi à durée déterminée et celle des salarié(e)s détenant contre leur gré un contrat de ce type ont toutes deux augmenté entre 2000 et 2005. 15 % des hommes sont en CDD en 2005 et 6,7% involontairement. Cette même année, 14% des femmes sont salariées sur ce type de contrat, dont 7,2% de manière subie. Ainsi, dans la plupart des pays européens, les femmes ont plus de probabilité que leurs collègues masculins de se voir proposer un CDD (ce qui n'est pas une surprise). C'est aussi le cas des salariés de moins de trente ans. 31% étaient dans cette situation en 2005. Et, s'ils sont plus nombreux que leurs aînés à être en formation temporaire ou en période d'essai, ce qui peut parfois justifier le CDD, ils sont très nombreux à être employés sur ce type de contrat contre leur gré (environ 12% soit près du double de leurs aînés). L'Espagne est le pays le plus "consommateur" de CDD avec 37% en CDD subis. L'emploi à durée déterminée involontaire est plus fréquent dans les professions non qualifiées. Enfin, toujours en 2005, 43% des femmes et 48% des hommes en CDD avaient des contrats de moins de six mois. L'étude d'Eurostat met en effet l'accent sur la durée des CDD qui est souvent très courte, rajoutant ainsi encore un peu de précarité.

(*) Hommes et femmes employés involontairement en CDD, Statistiques en bref, Population e conditions sociales, 98/2007