Points de vue sur l'actualité

Discours de Christine Lagarde : quelques "oui", beaucoup de "mais"

Parmi les propositions émises, aujourd'hui, par Christine Lagarde pour relancer l'emploi figurent plusieurs points positifs. Comment ne pas être d'accord, en effet, avec l'invitation adressée aux salariés d'être acteurs de leur formation, de « personnaliser [leur] parcours » professionnels ? Comment s'opposer à la volonté exprimée par la ministre d'aider à l'émergence de nouveaux métiers et de favoriser l'innovation par le renforcement de la recherche, ou de faire passer le taux d'emploi de 63 à 70 %, ou encore d'« améliorer l'anticipation des mutations industrielles » ?

En revanche, la CFTC ne saurait souscrire à la déclaration de Christine Lagarde concernant la libération des forces du travail par l'asservissement des salariés à leur entreprise le dimanche. Où se trouve la cohérence entre la décision du ministre de l'Education nationale d'imposer aux enfants de ne plus aller à l'école le samedi pour permettre ) ceux-ci de passer le week-end auprès de leurs parents si les parents travaillent, aussi, le dimanche ?

La CFTC apprécie également la volonté de la ministre de voir aborder la revalorisation de la politique salariale dans le cadre de la conférence du 23 octobre, mais ne se contentera pas de promesses et espère que cela débouchera sur des propositions concrètes.

En revanche, la fusion entre l'ANPE et l'Unedic – le point central de l'intervention – pose plus de questions que de réponses. D'abord, quant à la méthode : à quoi bon laisser les partenaires sociaux négocier l'avenir de ces deux instances si la décision de les fusionner est d'emblée imposée par le gouvernement ?

Quant au fond, ensuite. La CFTC serait favorable à ce qu'un conseil d'orientation chapeaute le service de l'emploi, à condition que ce conseil se limite à des orientations générales de la politique de l'emploi. Pour la CFTC, ce conseil, présidé par la ministre, devrait regrouper les partenaires sociaux, les représentants du gouvernement, les personnalités qualifiées des collectivités territoriales.

La CFTC demande que le paritarisme soit conforté à l'Unedic. Car, seul le paritarisme permet, par un dialogue social de qualité entre les organisations syndicales représentant les salariés et le patronat, de définir des niveaux d'indemnisation les plus favorables possibles.

Non seulement l'Unedic doit s'occuper de la collecte de fonds auprès des entreprises, mais elle doit aussi contrôler l'utilisation des fonds au travers d'une autorité de régulation.

Par ailleurs, la CFTC souligne que les personnels ANPE/Assedic  ont déjà participé à la mise en place de guichets uniques.  Ils sont toujours désireux de rendre un service public d'emploi de qualité. Elle demande que les personnels de l'ANPE et de l'UNEDIC aient le choix de conserver leur statut ou d'adopter le statut du nouvel opérateur.

Enfin, la CFTC veillera à ce que la concertation promise par la ministre s'engage et, dans ce cadre, elle ne manquera de développer tous les points laisser en suspend par Christine Lagarde.

Communiqué du 2 octobre 2007.