Points de vue sur l'actualité

Ne battons pas en retraite !

Cela fait déjà bien longtemps que nous pensons qu'il faut regarder la question des régimes spéciaux sous l'angle de la pénibilité.

Les négociations sur la sécurisation des parcours professionnels et le contrat de travail viennent donc de reprendre avec le Medef et l'on peut compter sur la délégation CFTC pour être une force de proposition avec laquelle il faudra compter. Par ailleurs, nous préparons activement les conférences gouvernementales, y compris celle sur le pouvoir d'achat et les revenus, qui se profilent pour octobre. Et je reste frappé de voir qu'au croisement de tous ces dossiers sensibles, on trouve celui de la retraite. Le durcissement des conditions d'accès à la retraite, joint à la précarité croissante des parcours professionnels, fait que se préparent pour beaucoup trop de salariés des lendemains difficiles. Dès à présent, de nombreuses personnes ne peuvent justifier des 200 heures travaillées par trimestre nécessaires pour acquérir leurs droits à la retraite.

Et voilà qu'à la veille de la réouverture de ce chantier si délicat, où l'on voit toute l'importance de la négociation, le Premier ministre nous fait craindre, par des déclarations intempestives, un passage en force sur la question des régimes spéciaux. À la CFTC, nous ne craignons pas les leçons sur l'équité, un principe que nous respectons trop pour l'instrumentaliser. C'est pourquoi cela fait déjà bien longtemps que nous pensons qu'il faut regarder la question des régimes spéciaux sous l'angle de la pénibilité de sorte que les départs anticipés soient liés non au statut mais à la pénibilité du métier lui-même. Peut-être s'apercevrait-on alors que nombre de départs précoces actuellement constatés sont parfaitement justifiés par des contraintes physiques ou par des horaires incommodes, je pense par exemple aux infirmières. La CFTC n'acceptera pas d'analyse ou de décision superficielle en la matière, pas plus qu'elle n'acceptera que soit remis en cause le droit de partir à la retraite plus tôt pour ceux qui ont commencé à travailler très tôt. Place à la négociation !