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Goodyear / Dunlop : ça patine à Amiens

Le site Goodyear Dunlop d'Amiens est le plus gros employeur industriel de la Somme. Près de 2 700 salariés y travaillent en cinq équipes : trois la semaine et deux le week-end. En avril dernier, la direction du groupe annonçait un plan de réduction des coûts de 25%. " La politique frileuse d'investissement de ces dernières années fait de nous l'un des sites les moins productifs d'Europe ", explique Philippe Theveniaud, délégué syndical CFTC du site Dunlop. Pour arriver à ses fins, la direction propose la modification complète de l'aménagement du temps de travail. Quatre équipes tourneraient désormais sur la semaine complète, 350 jours par an. " Dans l'absolu, la CFTC ne peut être en accord avec cette proposition qui nuit grandement à la vie familiale, sociale, culturelle. Mais nous nous devons de prendre très au sérieux les menaces de la direction. Les sites anglais ont été fermés sans autre forme de procès ", s'inquiète Philippe Theveniaud. Une lettre reçue par les salariés pendant les vacances énonçait un marché assez simple : soit l'aménagement du temps de travail est accepté et le site bénéficiera d'un investissement important, soit il est refusé et la production baissera de 30%, entraînant 800 suppressions de postes selon la CFTC. Elle a donc pris le parti de négocier un accord le plus acceptable possible qui limite les conséquences sur la vie personnelle et qui apporte une revalorisation salariale. Mais la direction fait traîner les choses, limitant l'information à destination des salariés. " J'ai peur que le groupe ne cherche à légitimer un plan social en faisant échouer les négociations. Cela fait cinq mois que ça n'avance pas ", conclut Philippe Theveniaud.