Points de vue sur l'actualité

L'économie française à l'heure des choix

Le thème récurrent du pouvoir d'achat des salaires revient en force. Et ce n'est pas sans raison que Nicolas Sarkozy et le gouvernement multiplient les annonces et prennent le dossier à bras-le-corps : la consommation est malheureusement le principal soutien à la croissance. L'économie française se ralentit et le marché de l'emploi stagne. S'il n'est pas question cependant de récession, deux sujets vont focaliser notre attention de cette rentrée : l'augmentation prévisible du coût des produits alimentaires et la compétitivité. A cause des conditions météorologiques, de la réduction de la production céréalière mondiale et de la demande croissante de biocarburants - qui a pour corollaire de faire baisser les surfaces de terres cultivables destinées à l'alimentation - le prix des céréales, de la viande et du lait, ainsi que tous les produits dérivés, vont augmenter. Les premiers touchés par cette inflation des prix alimentaires vont être les ménages les plus modestes. Parallèlement, la dégradation de la balance commerciale française ne peut plus être imputée à l'euro fort, contrairement à ce qui a été dit avant l'été. La capacité de la France à se vendre sur les marchés mondiaux est directement mise en cause. La France a vu sa participation aux échanges mondiaux passer de 4,5 % à 4 % sur les cinq dernières années. Voilà qui justifie aux yeux du gouvernement l'axe économique affiché par le nouveau Président : une politique de l'offre, c'est-à-dire tournée vers les entreprises. Au programme, flexibilité, allègement de charges, recherche et aides aux PME, " TVA sociale ". Le tout en soutenant la demande. Le " cycle de travail " préparatoire à la conférence sur les salaires et le pouvoir d'achat qui a lieu le 25 octobre et qui doit examiner à partir du 10 septembre " les liens entre emploi, coût global du travail et rémunérations " ressemble donc à la quadrature du cercle. Autant de sujets sur lesquels la CFTC aura maintes occasions de s'exprimer.