Points de vue sur l'actualité

Pénibilité : la pression monte

Le président de la République vient de le souligner : les négociations en cours avec les partenaires sociaux sur la pénibilité du travail " doivent reprendre et aboutir ". Le temps presse en effet. Devenue indispensable du fait de la réforme des retraites allongeant la durée du travail (2003), il paraît inconcevable d'envisager une prochaine réforme en 2008, notamment des régimes spéciaux, sans un bon accord pénibilité en amont. En jeu : le dispositif de réparation. Plus les salariés ont un métier pénible, plus ils doivent pouvoir anticiper une cessation d'activité. Les critères doivent être précisés. " Rien ne doit être oublié ", plaide Joseph Thouvenel, secrétaire général adjoint, " ni la pénibilité physique comme le travail de nuit ni la pénibilité psychique comme l'accompagnement des malades ". La CFTC insiste, en effet, pour un accord interprofessionnel décliné ensuite dans les branches. L'idée est de parvenir à une juste compensation pour le salarié de la pénibilité qu'il aurait endurée dans l'exercice de son travail. C'est l'accomplissement même de cette tâche, de manière répétée ou non, qui est usante pour le salarié et non la "résistance" individuelle du salarié qui est remise en cause. La négociation porte enfin sur le volet plus consensuel de la prévention. Mais là encore, il faut placer la barre haut et " faire reconnaître aux entreprises que les moyens préventifs à mettre en œuvre doivent être à la hauteur de ce que la réparation coûte ", insiste Joseph Thouvenel. La prochaine séance sur la pénibilité aura lieu ce jeudi 19 juillet. La pression monte à l'approche de la grande conférence Etat-partenaires sociaux sur les conditions de travail, prévue à la rentrée.