Points de vue sur l'actualité

Pour un Smic t'as plus rien !

Des hausses du Smic en trompe-l'œil. C'est le titre d'une étude conjointe menée par le Centre d'études des politiques économiques de l'Université d'Evry (EPEE) et le Centre d'études de l'emploi (CEE), dirigée par de Yannick L'Horty. L'auteur affirme, qu'entre 1999 et 2006, " les hausses du Smic n'ont ni renchéri le coût du travail, ni profité aux salariés ". Depuis sa création en France en 1970, le salaire minimum de croissance (Smic) n'a cessé d'augmenter. Le Smic horaire brut enregistre sa plus forte progression entre les années 2000 et 2006 :+ 33,4% passant de 6,20 euros en 1999 à 8,27 euros. L'auteur analyse les causes de cet " emballement ". Aucun des facteurs habituels n'explique ce phénomène : ni l'indexation aux prix ni la demi-indexation aux salaires moyens ni les coups de pouce. " Les récentes hausses du Smic résultent essentiellement de l'application des 35 heures, poursuit l'auteur. Le principe des lois Aubry (1998 et 2000) étant celui d'une compensation salariale intégrale pour les salariés payés à ce niveau, soit 35 heures payées 39. " Ces hausses successives n'ont eu que " très peu d'effet " sur le coût du travail. Car elles se sont, en fait, " accompagnées d'une réduction très sensible des cotisations sociales des employeurs dans le cadre des lois Aubry puis de la réforme Fillon (2003), qui a étendu les baisses de cotisations aux entreprises restées à 39 heures. Ces allègements qui concernent la part patronale - et sont appliquées aujourd'hui aux bas salaires jusqu'à 1,6 six fois le Smic de manière dégressive - " montées progressivement en puissance depuis 1993 en France " ont permis d'éviter que le coût du travail n'augmente. Ces hausses successives du Smic n'ont pas eu de répercussions sur les revenus des salariés concernés et n'ont pas contribué, non plus, à soutenir la consommation des ménages. " Les hausses du Smic brut ne se répercutent qu'en partie sur le Smic net ", après déduction cotisations sociales des salariés (13,7% du Smic brut en 2007) et autres prélèvements obligatoires, en particulier la CSG.

C est dit : Pour la CFTC, le Smic doit rester un salaire de dignité en dessous duquel le travailleur ne peut couvrir l'ensemble des besoins nécessaires à son accomplissement et à celui des membres de son foyer. Or de nombreux témoignages de salariés smicards, attestent que "cette dignité" ne leur est plus assurée. Un nouveau Smic doit être défini afin que le prix des produits de très grande consommation et de première nécessité, des dépenses de logement soient mieux pris en compte.