Points de vue sur l'actualité

La Sécu doit négocier un dérapage contrôlé

II s'agit de trouver de nouvelles sources de financement qui ne pénalisent plus la masse salariale et donc l'emploi.

En ce début d'été, le dérapage des comptes de l'assurance-maladie se présente comme l'invité surprise d'un agenda déjà plutôt chargé pour le gouvernement. Celui-ci a donc annoncé une série de mesures pour endiguer le phénomène. Ce sujet, bien entendu, ne fait plaisir à personne, même à la CFTC qui, a posteriori, se trouve avoir raison. Nous l'avions bien dit en effet, au moment de la réforme de l'assurance-maladie : les mesures de 2003, n'élargissant pas suffisamment les sources de financement, se trouveraient vite frappées de caducité. Nous y sommes. Or, l'on ne pourra pas indéfiniment continuer à augmenter le prix des soins de ville pour les familles avec enfants à charge. Il faut donc s'attaquer au problème du financement de l'assurance-maladie et le régler durablement. À la CFTC, nous ne sommes pas de ceux qui acceptent de fermer les yeux et d'hypothéquer l'avenir de nos enfants. Pour cela, deux pistes doivent être creusées en même temps. Il s'agit de trouver de nouvelles sources de financement qui ne pénalisent plus la masse salariale et donc l'emploi. Le président de la République pense-t-il à la TVA sociale ? Nous lui répondons : pourquoi ne pas penser aussi et avant tout à d'autres sources de financement, la taxation des placements boursiers par exemple, ou celle des revenus du patrimoine ?

L'autre piste est bien évidemment de trouver de nouvelles sources d'économies. Plus facile à dire qu'à faire. Et cependant, l'idée du bouclier sanitaire mise en avant par le Premier ministre, nous paraît un progrès par rapport aux fameuses franchises médicales, que nous avions rejetées. Il s'agirait en effet de plafonner ce que chacun dépense pour sa santé en fonction de ses revenus. Affaire à suivre, donc. Même si la balle est dans le camp du gouvernement, la CFTC ne s'interdira pas, vous vous en doutez bien, la plus grande réactivité.