Points de vue sur l'actualité

Pas de répit à la Réunion

Le chikungunya passé, la situation financière du centre hospitalier départemental (CHD) Bellepierre, à la Réunion, ne laisse pas entrevoir de beaux jours. C'est le service public de la Santé qui est en jeu, mais également le devenir des agents hospitaliers. " Nous sommes en train de vivre un moment difficile et sans précédent ", commente Serge Camatchy président du syndicat CFTC Santé-Sociaux au CHD Bellepierre. Malgré un plan de retour à l'équilibre, le déficit n'a pas été résorbé. Au contraire. " Les travaux de remise aux normes et le chikungunya ont coûté très cher. On prend aussi en charge des malades de la zone qui ne sont pas forcément solvables ", explique Serge Camatchy. Le centre hospitalier a un passif important et des besoins particuliers que ne prend pas en compte la dernière réforme de l'hôpital. La CFTC Santé-Sociaux de la Réunion réclame donc que les pouvoirs publics prennent leur responsabilité et que l'Etat contribue financièrement de façon conséquente à des missions de service public. Dans le cas contraire, elle redoute une libéralisation du système de soin et une médecine à deux vitesses. Parallèlement, elle dénonce la nouvelle gouvernance instaurée avec le plan de retour à l'équilibre. " Tous les deux ou trois mois, 40 % du personnel est contraint de bouger d'un pôle à l'autre. Quant au recrutement, il est loin d'être à l'ordre du jour. On a atteint la cote d'alerte ", dénonce Serge Camatchy. Et de conclure : " II faut une mise à plat de la situation, un audit pour apporter des explications et qu'on reconnaisse que le personnel hospitalier n'est pas la cause de ce déséquilibre financier. "