Points de vue sur l'actualité

Qualiphone : appels au secours

Il y a quelques semaines, la CFTC de l'opérateur de téléphonie mobile SFR se mettait en grève contre la cession de ses centres d'appel à certains de ses sous-traitants. Ceux-ci sont à nouveau sous les feux de l'actualité avec l'entreprise Qualiphone. Le prestataire d'Orange, de SFR et du " 118 218 ", vient d'annoncer une augmentation de son chiffre d'affaires de 40,4% en deux ans. La CFTC ne peut que se réjouir de cette bonne santé, condition nécessaire mais malheureusement non suffisante à la pérennité des emplois. Mais depuis deux ans les salaires sont gelés. " Cela fait six ans que je travaille ici et mon salaire a à peine suivi le coût de la vie ", explique Lena Atipo Ngapy, déléguée syndicale centrale (DSC) CFTC. Si le salaire d'un téléconseiller à plein temps tourne autour de 1 000 euros nets, les autres métiers ne sont pas mieux lotis. " Une spécificité de Qualiphone ", selon Lena Atipo Ngapy qui a appelé, en intersyndicale, les salariés à la grève le 12 juin. Celle-ci a duré une semaine. " Pendant ce temps la direction était en séminaire dans un château à Barcelone ", raconte la déléguée syndicale centrale. Finalement, un accord a été trouvé : 2% d'augmentation et quarante centimes de plus sur le ticket restaurant. Une revalorisation timide, due, selon la mesquine direction, à la semaine de grève qui a fait perdre du chiffre d'affaires. Mais plus que le présent, l'avenir inquiète. " La direction incite presque les clients à faire appel aux filiales délocalisées afin de fermer les sites français ", s'indigne Lena Atipo Ngapy. Des plans sociaux sont à craindre pour les sites de Paris et de Poitiers. Pourtant les contrats se multiplient.