Points de vue sur l'actualité

La CES demande un moratoire

Craignant la pression inflationniste d'une évolution des salaires " supérieure aux prévisions ", la Banque centrale européenne (BCE) s'est engagée depuis un an et demi dans une série de hausses des taux d'intérêt. La dernière augmentation, qui a porté les taux d'intérêt à 4%, remonte au 6 juin 2007. Devant le Parlement européen, Jean-Claude Trichet a confirmé, qu'une nouvelle hausse est prévue à plus ou moins brève échéance pour prévenir une éventuelle surchauffe de l'économie et un redémarrage de l'inflation : on assisterait, ainsi, à la neuvième hausse depuis décembre 2005. La Confédération européenne des syndicats (CES) souligne que " l'hypothèse sur laquelle la BCE fonde sa stratégie est en grande partie erronée " : les accords salariaux conclus récemment dans la zone euro - notamment chez IG Metall - ne constitue, en rien, une menace pour l'inflation. " Le vrai danger pour la relance ne provient pas d'une hausse trop importante des salaires mais de taux d'intérêt trop élevés associés à un taux de change de l'euro excessif ", poursuit la CES. En témoigne les premiers résultats de 2007 : la production de la zone euro - qui aurait dû, selon les économistes, augmenter de 0,2 % en avril - a diminué de 0,8 %, soit une augmentation de 2,6 % en un an ; alors que, dans le même temps, la production industrielle a progressé de 3,2 % dans l'ensemble de l'Union européenne. Pour ce qui est de l'inflation, l'lnsee constate un léger ralentissement en mai. Des arguments supplémentaires que la CES a saisis en invitant vivement la BCE à appliquer un moratoire sur la politique de hausse des taux d'intérêt au cours des trimestres à venir.

C'est dit : Selon Reiner Hoffmann, secrétaire général adjoint de la CES, " les syndicats de la zone euro signalent à la BCE que leurs stratégies de négociation salariale sont orientées vers la stabilité. La BCE devrait tenir compte de cette situation en décidant un moratoire sur les futures hausses des taux d'intérêt. "