Points de vue sur l'actualité

Nos trajectoires n'échappent pas au CES

Le Conseil économique et social (CES) a adopté un avis relatif à la sécurisation des parcours professionnels, le 30 mai dernier. Par 186 voix sur 195, le projet a obtenu une large adhésion. Arriver à un consensus relevait presque de l'exploit puisque, au début des travaux, les groupes au CES affichaient des positions parfois éloignées. " Malgré le foisonnement des travaux sur la question et les exemples nombreux des pays étrangers, notamment nordiques, le concept même de sécurisation des parcours professionnels restait flou et des conceptions très éloignées les unes des autres coexistaient ", précise la rapporteuse Edith Arnoult-Brill. Le CES est parvenu à faire émerger une définition partagée par l'ensemble des acteurs de la vie sociale et contenant des éclairages et des pistes nouvelles. Le CES apporte ainsi sa contribution à la construction d'une flexicurité à la française qui offre des réponses à la fois à l'insécurité de l'emploi et à la nécessaire flexibilité des entreprises. Pour la troisième Assemblée, la situation économique et sociale actuelle faite, pour les salariés de parcours professionnels accidentés, et pour les entreprises d'incertitudes, appelle à repenser un nouveau système, une nouvelle donne basée sur une confiance collective entre le salarié, l'entreprise et les pouvoirs publics. L'ensemble du rapport du CES fait pleinement écho à l'esprit et aux propositions du Statut du travailleur de la CFTC : c'en est presque du mot à mot. La sécurisation des parcours professionnels est en effet devenue une question de société, car l'insécurité des trajectoires n'est plus limitée à une partie de la population, elle interroge le parcours de vie de tout un chacun, quel que soit son statut dans la société.

C'est dit : " La problématique dont le rapport du CES traite a pris beaucoup d'ampleur et les esprits évoluent, notamment dans le monde patronal, insiste Bernard Vivier. J'en veux pour preuve l'ouverture à la mi-juin, dans le cadre de la délibération sociale, d'un chantier spécifique sur ce thème. En 2003, le groupe des entreprises privées (Medef, CGPME et professions libérales) avait voté contre et refusé l'idée même de débattre du sujet, préférant parler d'employabilité, un terme qui, aujourd'hui, a disparu. Ce rapport est une étape très utile pour faire avancer la réflexion d'ensemble et on s'est aperçu lors des débats que le Statut du travailleur de la CFTC y a beaucoup contribué ".