Points de vue sur l'actualité

Alcan : chaîne alimentaire en alu

De Péchiney à Alcan en 2003. D'Alcan à Alcoa en 2007 ? Les salariés du groupe canadien s'en inquiètent. Le 7 mai, l'américain Alcoa a en effet lancé une offre publique d'achat (OPA) hostile contre Alcan, concurrent qui a lui-même absorbé Péchiney en 2003. Principale crainte de la CFTC d'Alcan : le projet américain ne comporte aucune information sur les activités en France et en Europe et sur la recherche & développement. Pourtant quinze mille salariés, sur une cinquantaine de sites, sont concernés. Francis Orosco, délégué syndical central CFTC, garde en tête " un sombre exemple en 2003 des dégâts sociaux de ce genre de fusion. Les salariés sont très inquiets. " Pourtant, rien n'est encore certain puisque le comité d'administration d'Alcan doit statuer le 22 mai pour accepter ou non l'offre. " Si Alcan accepte, ça va être très rapide, s'inquiète Francis Orosco. Comme l'Europe ou les Etats-Unis poseront des contraintes, il devrait y avoir un grand nombre de cessions. Sans parler des sièges sociaux européens qui risquent de disparaître au profit de New-York et Montréal. " Pour Alcoa, l'affaire est intéressante puisque le groupe Alcan possède des brevets très importants dans la production d'aluminium. En rachetant Alcan, Alcoa récupère lesdits brevets et devient numéro un mondial. Du côté d'Alcan, selon Francis Orosco, l'affaire semble juteuse : " Depuis le rachat de Péchiney, la direction ne cache pas que sa priorité est la rémunération des actionnaires. Or Alcoa propose au minimum une revalorisation des actions de 20%. " Une chose est certaine : quoi qu'il arrive, les salariés n'en sortiront pas gagnants.