Points de vue sur l'actualité

IER : le petit guide du licenciement

Quand on veut se débarrasser de son chien on l'accuse d'avoir la rage. Quand on veut se débarrasser de salariés que fait-on ? La direction de l'entreprise Impressions et Enregistrements des Résultats (IER) basée à Besançon et dont l'actionnaire principal est Bolloré, a du se poser la question. Ses salariés fabriquent des terminaux d'impression pour, entre autres, les compagnies aériennes et la SNCF. Mais pour Nicolas Bouveret, délégué syndical central CFTC, " l'entreprise, avant numéro 1, n'a pas su ou pas voulu suivre les évolutions techniques. Du coup il y a trop de monde par rapport à la production. " C'est dans ce contexte qu'au début d'une période de chômage partiel, six salariés ont reçu une convocation à un entretien pour fautes professionnelles. " Les fautes mises en cause sont des détails, des broutilles. L'un a été accusé de ne pas être assez productif, un autre d'être arrivé en retard de quatre minutes alors que nous sommes en horaires libres, un commercial de ne pas avoir répondu à un mail. Nous avons très peur de ce que cela cache ", explique Nicolas Bouveret. Les mauvais résultats lui font craindre qu'une restructuration déguisée est en route et que la direction cherche à dégraisser. En intersyndicale, il a appelé à des débrayages avant chaque entretien et à une grève du zèle qui a duré une semaine. " La procédure est inadmissible. Les salariés ne sont pas des marchandises ! " Une période de chômage partiel est prévue d'ici peu. Le délégué CFTC craint que d'autres convocations ne soient envoyées. Un comité d'entreprise est prévu le 23 mai. Nicolas Bouveret espère en apprendre un peu plus.