Points de vue sur l'actualité

Flexsécurité : des principes communs en décembre

La Commission européenne et la confédération européenne des syndicats (CES) n'en finissent pas de se donner la réplique. L'objet de leur préoccupation ? la mise en place du principe de " flexicurité " sur le marché du travail de l'Union européenne. Dénouement prévu pour la fin de l'année. Un livre vert, rendu public par la Commission européenne fin 2006, propose de " moderniser le droit du travail pour relever les défis du XXIème siècle ". Chacun examine donc si ce modèle social de flexcurité développé au Danemark et censé associer une main d'œuvre flexible et un haut niveau d'emploi et de protection sociale peut être étendu à toute l'Union européenne. D'un côté, la confédération européenne des syndicats - à laquelle est affiliée la CFTC - craint que la priorité actuelle accordée à la flexicurité porte atteinte aux travailleurs les plus vulnérables, " en sapant les conditions de travail et la sécurité de l'emploi, en étendant les longues heures de travail, le faux emploi indépendant et les contrats à court terme et à temps partiel ". De l'autre, Vladimir Spidla, le commissaire européen chargé des Affaires sociales, affirme que " les marchés du travail de l'Union européenne doivent être compatibles et pouvoir collaborer ". La Commission européenne soumettra au Conseil européen de décembre " des principes communs " de flexicurité. C'est ce qu'a indiqué Vladimir Spidla, le 20 avril dernier. Contrairement à ce que prétend le patronat, qui fait état d'une situation catastrophique de l'emploi et de la croissance en Europe, les faits prouvent que " les marchés européens de l'emploi offrent la souplesse requise pour s'adapter au changement, et [que] les entreprises enregistrent des niveaux de bénéfices records, a indiqué John Monks, secrétaire général de la confédération européenne des syndicats. Le niveau élevé de création d'emplois n'est pas en contradiction avec des systèmes de protection de l'emploi et des niveaux élevés d'organisation syndicale. " La Commission européenne a finalement tempéré " Les syndicats doivent avoir leur mot à dire dans la définition de la flexicurité ". Elle examinera les futures propositions avec attention et réclame, d'ores et déjà, " un équilibre socialement acceptable entre les besoins des entreprises et le bien-être des travailleurs ".

C'est dit : " La flexicurité, ça veut dire que je ne perds pas mes acquis sur le marché de l'emploi, mais ça ne veut pas dire que je ferai la même chose toute ma vie ", a déclaré Vladimir Spidla. A quoi John Monks a répondu : " Vraiment ? Et les docteurs, les professeurs et tous les autres emplois qui requièrent un long apprentissage ? Lorsqu'il devient monnaie courante de transformer les relations de travail en relations immorales, il ne faut pas s'étonner qu'il y ait de la résistance ".