Points de vue sur l'actualité

Au tour de la CFTC

Dans ce contexte notre meilleure réponse est, bien sûr, celle de notre développement et d'une plus grande visibilité de la CFTC. A la veille du choix pour la France d'un nouveau président de la République, le débat sur la représentativité continue de battre son plein dans certaines instances. Laurence Parisot vient de proposer avec une feinte candeur un plancher de 12,5% de la population salariée pour la représentativité des organisations syndicales, à évaluer au niveau des entreprises. Ce plancher, elle n'entend pas l'appliquer au Medef de crainte que l'UPA ou la CGPME ne viennent lui disputer son territoire. Mais elle le veut pour les syndicats de salariés. Et elle désire qu'il soit à l'ordre du jour du prochain gouvernement. Qu'on ne s'y trompe pas : il s'agit ni plus ni moins pour la présidente des patrons d'affaiblir notre système de négociation sociale. Que les PME ou les TPE n'aient pas de syndicats ? Peu lui importe ! L'essentiel pour elle est de faire transférer les négociations de branche vers les entreprises, afin de mieux régner. Faute de négociateurs de terrain, les TPE et les PME resteront des déserts syndicaux et sociaux, ce qui lui va parfaitement. Que les négociateurs syndicaux d'entreprise soient moins bien armés que des négociateurs de branche ? Elle s'en félicite, car le recul des droits des salariés jusqu'à présent protégés par les organisations syndicales sera d'autant plus facile à organiser sans réelles contreparties. Heureusement, la politique du pire n'est jamais faite d'avance. Et la CFTC, aidée par la réflexion collective et très riche de notre Comité national, s'attachera à mettre quelques grains de sable dans cette mécanique bien huilée en apparence. Gageons qu'elle trouvera certains alliés, y compris dans le camp patronal, car le bon sens est de notre côté. En attendant, notre meilleure réponse est bien sûr celle de notre développement et d'une plus grande visibilité de la CFTC.