Points de vue sur l'actualitéTrajets domicile travail : vingt-six minutes pour un cadre sur deuxSelon la dernière étude de l'lnsee sur les déplacements domicile-travail publiée le 27 mars dernier, la moitié des cadres travaillent dans une commune située à plus de vingt-six minutes de leur domicile. Et pour un cadre sur dix, cette durée dépasse une heure et demie. A contrario, les employés sont ceux qui travaillent le plus près de chez eux :ils sont un sur deux à résider à moins d'un quart d'heure de leur lieu de travail. L'explication de ces écarts n'est pas uniquement à rechercher au niveau de choix ou de contraintes qui conduiraient certaines catégories socioprofessionnelles à habiter près de leur lieu de travail. En réalité, ces écarts s'expliquent notamment par la structure spatiale des emplois : les emplois de cadres, souvent plus spécialisés, sont moins uniformément repartis sur le territoire que peuvent l'être les emplois d'employés. De plus, la relative concentration en région parisienne des cadres, où les temps de trajets sont plus longs, peut également jouer. Paradoxe relevé par l'étude : alors que la population ne cesse de se loger de plus en plus loin des centre-villes, l'emploi reste encore largement concentré dans les pôles urbains. Ainsi, en 2004, les pôles urbains regroupaient 77% des emplois salariés, quand n'y habitent que 63% des salariés. Le péri-urbain, lui, rassemble 12% des emplois salariés, quand 22% des salariés y résident. Pour les salariés français, la distance moyenne domicile-travail est de 25,9 kilomètres. Alors que les salariés résidants dans les pôles urbains travaillent en moyenne plus près que ceux des zones péri-urbaines, leur durée de trajet est toutefois plus importante, en raison d'une circulation plus difficile. En Île-de-France en particulier, plus du quart des habitants ont un temps de parcours supérieur à quarante cinq minutes, contre moins d'un sur dix dans les autres grandes aires urbaines. C'est dit : L'Ugica-CFTC constate, avec regret, que de plus en plus de salariés doivent se loger loin de leur lieu de travail, le prix de l'immobilier en zone urbaine étant des plus dissuasifs. Pour les cadres, amenés à être statistiquement plus mobiles que les autres catégories socio-professionnelles, ce problème prend toute son importance, car la contrainte du logement influence nécessairement les choix professionnels. |