Points de vue sur l'actualité

Pénibilité : reprise sans surprise de la négociation

La négociation sur la pénibilité a repris mais les séances se ressemblent. Le 3 avril dernier, la réunion a de nouveau abouti à un blocage qui dure depuis plus d'un an. Les partenaires sociaux peinent en effet depuis plus de dix mois sur la partie " réparation ". Depuis que le patronat a exposé sa vision du financement de la réparation qui incomberait au salarié ou à l'État mais surtout pas aux employeurs, le point de blocage n'est pas mince. Cette négociation était le corollaire de la loi du 21 août 2003 durcissant les conditions de départ en retraite. La loi dite " loi Fillon " avait renvoyé à la négociation collective la prise en compte de la pénibilité dans les systèmes de retraite, et ce, dans un délai de trois ans. La négociation devra aboutir pour que l'autre grande négociation sur les retraites, en 2008, puisse avoir lieu. S'il appartient par la suite aux branches professionnelles de définir leurs métiers " pénibles ", de nombreux autres points délicats restent à aborder -la définition et le choix de critères de pénibilité entre autres - d'autant que la frontière entre pénibilité (c'est-à-dire l'usure générale) et maladie professionnelle n'est pas aisée à déterminer. " Les salariés qui ont exercé un métier pénible ayant statistiquement une espérance de vie inférieure à celles des autres, devraient pouvoir accéder à leurs retraites proportionnellement plus tôt. C'est une question de justice et, sur ce point, il n'est pas possible de transiger ", rappelait récemment Jacky Dintinger. A l'heure actuelle, en effet, hormis certains salariés qui jouissent d'une cessation anticipée d'activité, l'ensemble des autres salariés " usés " par leur métier sont orientés vers l'assurance chômage de fin de carrière, les pensions d'invalidité ou les arrêts maladie. Les travailleurs manuels, les conducteurs routiers, ou encore les travailleurs de l'amiante, du privé, bénéficient de conditions de départ à la retraite avant l'âge de 60 ans, comme ceux des régimes spéciaux du secteur public (mines, marins, SNCF, EDF-GDF et RATP). Une prochaine séance de négociation est prévue le 5 juin. A suivre...

C'est dit : Lors de la commission nationale de la négociation collective du 26 juin 2006, Gabrielle Simon, secrétaire générale adjointe, rappelait la demande de la CFTC d'un Smic ajusté au niveau " équivalent à la valeur du demi-plafond de la Sécurité sociale ", fixé chaque année (actuellement de 2 682 euros par mois). Soit un Smic à 1 341 euros contre 1 254,28 euros actuels par mois pour 35 heures hebdomadaires.