Points de vue sur l'actualité

Du salaire minimum au débat

Un an avant la crise du CPE, l'année 2005 avait été marquée par de fortes mobilisations sociales. Les salariés exprimaient inquiétudes et mécontentement quant au pouvoir d'achat et aux revenus du travail. Face à cette contestation grandissante et toujours d'actualité, le gouvernement a demandé aux branches de négocier sur les minima salariaux. L'idée étant, selon Gérard Larcher, de les encourager " à ne plus conserver de grilles salariales débutant à un niveau inférieur au Smic et ainsi à contribuer à l'amélioration du pouvoir d'achat des salariés ". Le ministre délégué à l'Emploi, au Travail et à l'Insertion professionnelle des jeunes en a présenté un bilan en conseil des ministres le 28 mars. A ce jour, 118 branches sur 156 - soit six millions de salariés - disposent de grilles salariales conformes au salaire minimum, notamment dans les hôtels-cafés-restaurants, la chimie, le commerce de gros, l'industrie pharmaceutique. Sur les trente huit branches restantes, trente d'entre elles se sont engagées à poursuivre des négociations d'ici à la fin juin pour aboutir à un accord. Parallèlement, la Dares indique que le nombre de salariés concernés par la dernière revalorisation du Smic (au 1er juillet 2006) a diminué par rapport à 2005. Ce qui explique la négociation salariale en cours. Les hausses successives pour harmoniser le Smic l'ont en effet fait progresser au-dessus des minima de branche. La CFTC ne peut qu'encourager la poursuite de ces négociations comme elle s'est réjouie de la hausse du Smic en juillet dernier. Mais rien ne garantit le maintien du pouvoir d'achat des salariés au Smic, étant donné les fortes hausses des prix (logement, énergie...). Au-delà de la négociation sur le salaire minimum, il est donc essentiel aujourd'hui de mener une vraie réflexion sur les salaires. Le Smic n'entraînant pas nécessairement un accroissement généralisé de l'éventail des salaires, les politiques d'austérité salariale ont eu pour résultat de provoquer un véritable écrasement de la hiérarchie des rémunérations.