Points de vue sur l'actualité

TRW : décoller les pieds du frein

Depuis la mi-mars, la CFTC est majoritaire chez TRW à Bouzonville en Moselle, équipementier automobile spécialisé dans les freins. En 2005, elle avait signé un accord revenant sur les RTT avec des garanties de la direction pour sauver le site et ses huit cent quarante emplois. Durant deux ans, les syndicats majoritaires n'ont eu de cesse de dénigrer cet accord, emmenant avec eux une partie des salariés qui ont fini par se ranger derrière la CFTC. " Presque trop tard", regrette Clarence Thomassin, déléguée syndicale CFTC. Finalement, la direction a elle-même .dénoncé l'accord RTT suite aux actions et grèves à répétition des autres syndicats. Les promesses de la direction n'ont pas pu être tenues, le groupe préférant éviter le site et ses syndicats peu enclins à se mettre autour d'une table. " Nous n'inspirions pas confiance aux investisseurs et aux clients ", renchérit, lucide, Clarence Thomassin. La CFTC, désormais majoritaire, a demandé la reprise des négociations après l'annonce par le groupe américain de sa volonté de supprimer quatre cents postes. " Je suis plutôt optimiste pour les emplois mais déçu que tout notre travail ait été anéanti par les autres syndicats ces deux dernières années ", souligne la déléguée syndicale. La négociation permettra de procéder à quatre vingt dix départs volontaires et à autant de mises en préretraite des salariés qui ont travaillé avec de l'amiante. Clarence Thomassin ne songe plus qu'à une chose, se retrousser les manches pour regagner la confiance de la direction du groupe: " le site a du potentiel. De nouveaux véhicules vont arriver; à nous de gagner les marchés! "