Point de vue sur l'actualité

Cinquante ans après le traité de Rome

Le projet européen mérite d'être poursuivi. Notre Europe est celle des comités d'entreprise européens, qui se développent et doivent être renforcés.

Le 19 mars dernier, une délégation de la CFTC était dans la Ville Éternelle avec la Confédération européenne des syndicats à l'occasion des cinquante ans du traité de Rome. Nous voudrions rappeler ce qu'était alors, pour les fondateurs de l'Europe, comme pour la CFTC de l'époque, la signature d'un tel traité. Au sortir d'une guerre meurtrière, il s'agissait de construire la paix. On l'a beaucoup dit depuis, ce traité avait une dimension essentiellement économique. Mais cette vision n'était pas exclusive d'une préoccupation sociale. L'heure était à la reconstruction du continent européen. Le social, les États s'en chargeaient. C'est donc de ce traité que nous avons hérité. Cinquante ans après, on le voit bien, au-delà de progrès incontestables, la donne a changé. A l'heure de la globalisation, l'espèce d'optimisme économique dans lequel ce traité a vu le jour, en 1957, n'a plus cours aujourd'hui. La question posée par le référendum de 2005, dure, est celle de la mise en cause du projet européen.

L'on avait cru que le développement des pays émergents allait ouvrir la voie à de nouveaux marchés, les pays de la vieille Europe se trouvant là pour les satisfaire. Et nous avons aujourd'hui et au sein même de l'Europe le dumping social. L'on avait cru à la monnaie unique. Et nous avons un Euro, dont la parité avec le dollar est sans doute l'une des raisons des difficultés d'Airbus aujourd'hui.

Pour autant, le projet européen mérite d'être poursuivi. Notre Europe est celle du dialogue social, des comités d'entreprise européens, qui se développent et doivent être renforcés. Elle est aussi celle d'une monnaie commune, à condition que celle-ci reste un outil au service d'un projet politique et social fort. Il y a cinquante ans, naissait l'Europe économique. Nous en appelons à une Europe politique, économique et sociale.